Biographie. Résistants honorés: Elie de Chaunac de Lanzac |
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Sources: "Mémorial des fusillés de Souge"
Archives familiales de Monsieur Henri de Chaunac<
Dans les documents collectés par la famille de Chaunac se trouve une fiche intitulée "Note de renseignements du 9 décembre 1954" ayant
eu pour objet la demande d'attribution du titre d'interné résistant en faveur d'Elie de Chaunac.
Par ce document nous apprenons qu'un des responsables de la R.D.F à Bordeaux, Monsieur Ebrard, intervenant
auprès du commandant allemand
Drake, dans le but de faire libérer son subordonné, aurait reçu pour réponse,
après 48 heures d'attente: "Il est impossible
d'arranger l'affaire de Monsieur de Chaunac, celui-ci, en effet, est un filou et a participé à l'assassinat de l'avocat général
Lespinasse."
Reprenons donc ici l'affaire Lespinasse et, bien évidemment, la connaissance des "Sections spéciales" qui l'ont en quelque sorte motivées
parmi d'autres.
L'autorité d'occupation allemande ne pouvait accepter sans rien dire l'attentat du 21 août 1941, au cours duquel un jeune militant
communiste, Pierre Georges qui devint le colonel Fabien, abattit l'aspirant de marine Moser. elle va réclamer six otages. Pour cela,
le ministre de l'Intérieur, Pierre Pucheu, et le ministre de la Justice, Joseph Barthélémy, mettent en place une juridiction spécialisée.
Pour sauver les apparences, tous deux rédigent un texte le 22 août, en le datant du 14 août 1941. Ces sections spéciales, chargées
de réprimer les activités communistes et anarchiques, sont instituées auprès des tribunaux militaires, en zone "libres" et
auprès
des Cours d'appel en zone occupée. Tribunal d'exception, la section spéciale bafoue plusieurs règles de droit: absence d'énonciation
des motifs, pas de recours ni de pourvoi (elle juge en dernière instance). De plus, la rétroactivité est appliquée et permet de réprimer
les actions ayant eu lieu avant sa promulgation.
La création de cette juridiction mit les magistrats dans l'embarras. Cette structure mise en place pour répression demandait des présidents
et des juges. Certains furent désignés par Joseph Barthélémy, lui-même. Une prime à la répression est offerte à ceux qui veulent bien
l'exercer. Le 27 août, pour répondre à la demande allemande, trois condamnations à mort sont prononcées,
Neuf condamnations à mort furent prononcées en province. La Résistance ne pouvait que réagir. Ce qu'elle fit en s'attaquant aux magistrats
des sections spéciales. Ainsi, cinq magistrats furent exécutés, parmi lesquels le procureur Lespinasse qui, le 21 mars 1943, condamna
Mendel ou Marcel Langer, chef des FTP-MOI de la région toulousaine et qui fut abattu par la 35° brigade FTP-MOI..
Les informations connues à ce jour, en dehors de la déclaration de Monsieur Evrard précitée, n'apporte aucune raison de soupçonner
l'implication de Monsieur Chaunac de Lanzac dans cette action.