La Gironde sous l'occupation.
La poche du Médoc.

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historique
Témoignage
Marie Bartette
Tableaux
nominatifs

Colonne d'Arcachon
Mouvement: A.S./O.C.M.
Lieu: Bassin d'Arcachon

Date Officiers Sous-officiers Troupe Effectif
01/07/1943 3 3 4 10
01/01/1944 3 16 16 35
28/08/1944 24 60 311 396

Actions particulièrs.
Date Lieux Effectif Opérations Observations
avril 1943 Marcheprime 10 Parachutage 5 containers - explosifs - poste radio - message B.B.C. "le ciel épouvanté contemple avec horreur la face de ce monstre".
décembre 1943 Lanton-Cassis 22 Parachutages armes, explosifs, poste radio. Équipe spéciale de parachutage travaillant sous les ordres d'Aristide, délégué du War Office.(1).
août 1944 Andernos-Lacanau
6 juin 1944 Arcachon la Teste 6 Sabotages Câbles souterrains téléphone Arcachon - Bordeaux et ligne télégraphique aérienne..
25 juin 1944 Facture Gujan Mestras 10 Sabotages E.D.F. pylône 60.000 volts
20 août 1944 Arcachon 6 Sabotages Téléphone (câble souterrain).
23 août 1944 Cazaux 30 Libération Occupation du camp d'aviation (Déminage).
24 août 1944 Pont de Lamothe 30 Coup de main Destruction d'un petit poste.Capture d'un guetteur.
Ennemis: 1 prisonnier Amis: 1 blessé
25 août 1944 le Barp 150 Accrochage 8 camions Allemands allant vers le nord, fuyant Bordeaux
Ennemis: 7 prisonniers - Amis: 2 blessés.
26 août 1944 Gradignan 200 Coup de main Camp Italien.

Le front du Médoc 1944/1945.
Bordeaux 1940-1944, René Terrisse
A.D Fonds Calmette 62J

Historique détaillé

Historique de la Résistance à Arcachon

En octobre 1940, plusieurs patriotes d'opinions très diverses prennent contact pour jeter les bases d'une organisation de Résistance. Les premières manifestations consistent en lacération des affiches ennemies, en confection et distribution de tracts anti-allemands.

1941.
Le 1er janvier, 10.000 croix de Lorraine découpée dans du papier sont répandues dans les rues d'Arcachon. Au cours de l'année, le groupe augmente le nombre de ses adhérents. Ceux-ci sont répartis en groupes et sections sous le commandements de chefs responsables.

1942.
Contact avec l'O.C.M. par l'intermédiaire du commandant Paillères. Le groupement d'Arcachon est reconnu par Londres. Message de la B.B.C.: "La vie est belle!".

1943.
Son chef devient le colonel de Luze et son chef militaire le capitaine Duchez. En avril, premier parachutage à Marcheprime. Le transport des armes et explosifs s'effectue normalement jusqu'à Arcachon. Ce matériel est camouflé sous le plancher d'une villa dont le propriétaire est en zone libre.

 

L'affaire Grandclément, détruisant les organisations bordelaises, isole le groupe d'Arcachon.

Duchez essaie de reprendre le contact par l'intermédiaire de Charles Serre, organisateur des maquis de Dordogne-Nord et chef de résistance.

1944.
Une entrevue a lieu à Champagnac-de-Bel-Air (Dordogne)puis une autre à Paris en janvier 1944 où se trouve, en plus, le colonel de Luze et Pierre Dumas, "Alexandre". Ce dernier doit s'occuper de la région bordelaise. Rendez-vous est pris à Bordeaux. Marc Nouaux, qui est adjoint d'Alexandre et qui, de Toulouse, arrive pour travailler à Bordeaux, se trouve au rendez-vous. Avec Duchez ils étudient la situation dans la région.

Pendant ces tractations, "Aristide", délégué du War office, est attivé à Bordeaux. Pour assurer ses parachutages, une équipe est constituée à Arcachon sous la direction de Campet et de Bazergue. Jusqu'en août 1944, elle effectuera une dizaine d'opérations. La besogne d'organisation continue en même temps. Des groupes sont formés et armés dans toutes les localités autour du Bassin.

Les services des faux papiers, de camouflages des réfractaires au S.T.O., de sauvetage des juifs, de franchissement des Pyrénées, prennent chaque jour de plus en plus d'importance.Après l'arrestation et la déportation de Charles Serre, le commandant Pucheu qui représentait "Résistance" s'installe à Andernos et participe à l'activité du groupe jusqu'en juin, date à laquelle il sera arrêté à Poitiers en essayant d'assurer une liaison avec Paris.

22 août libération d'Arcachon
Tandis qu'une partie du groupe assure la police et la sécurité de la ville, une colonne s'organise pour poursuivre l'ennemi en retraite. Cette colonne, sous le commandement du capitaine Duchez, comprend le groupe d'Arcachon auquel sont venus se joindre les groupes formés et armés clandestinement dans les localités autour du bassin.

A Facture, Labache, Lacoste, Laroche ont effectué plusieurs parachutages qui ont servi à l'armement des groupes.

24 août
Coup de main au pont de Lamothe, attaque d'un poste ennemi, enlèvement d'un guetteur boche.

25 août
La colonne continue d'avancer au Barp, sérieux engagement avec 7 véhicules venant de Bordeaux et essayant de gagner le Sud. Ils sont repoussés. A 19 heures, le camp italien de Gradignan est pris et ses occupants faits prisonniers.

26 août.
Le capitaine Duchez reçoit l'ordre d'arrêter sa progression et de ne pas entrer dans Bordeaux car un accord vient d'être passé avec les Allemands pour éviter la destruction du port.

27 août.
Le capitaine Duchez se rend à Bordeaux au P.C. clandestin du général Moraglia.

28 août.
Entrée à Bordeaux.

29 août.
Par rapport aux autres groupes F.F.I. la colonne d'Arcachon a un armement important; en plus de l'armement individuel elle a des mitrailleuses lourdes, 6 mortiers de 81, des armes anti-chars (armes prises aux Boches) ce qui leur vaut d'être dirigés sur le Médoc où les Allemands se replient.

30 août
Hourtin, établissement des premières lignes.

31 août
Patrouille de reconnaissance dans Vendays.

3 septembre.
Embuscade près du pont de la Brède. Une patrouille est attaquée: 3 Boches dont 1 officier tués.

15 septembre
Occupation de Vendays.

17 septembre.
Mayan, village à 3 kms au nord de Vendays est occupé à son tour. La colonne se trouve sur le bord du marais, le front se stabilise. Quelques éléments des maquis des Landes lui étant adjoints, elle formera le 2° bataillon du 34° R.I. qui participera à toutes les opérations du front de la Pointe de Grave, au nettoyage de la poche de Saint Nazaire et sera ensuite envoyé en occupation allemande jusqu'à la dissolution du 34° R.I. le 1er décembre 1945
Certifié exact:

le capitaine Duchez
Ex chef militaire du groupe de Résistance du secteur
du Bassin d'Arcachon (Armée Secrète - Région "B")
Ex commandant du 2 ème bataillon du 34ème R.I.

(1) au début de 1944, survient une complication. Le sous brigadier d'aviation Campet, d'Arcachon, passe au service "d'Aristide", dont il devient un des le lieutenants les plus actifs. Mais le groupe d'Arcachon refuse de reconnaître le commandement "d'Aristide" et de Campet. Une liaison cependant maintenue à Facture pour assurer les parachutages qui prennent alors l'importance particulière que nous avons signalé plus haut. C'est à ce moment que Labache a été mis au courant par Campet des difficultés, pour ne pas dire plus, qui s'étaient élevées entre le général Moraglia, commandant F.F.I. de la région "B", d'une part, et, d'autre part, le délégué du War Office "Aristide" et le D.M.R. "Triangle", remplaçant de Bordas.

Le samedi 3 juin qui a précédé le débarquement du 6 juin, Darbeau, de Facture, a assisté à Bordeaux à une réunion de tous les responsables des groupes placés sous le commandement "d'Aristide", réunion opérée dans le plus grand secret. Au cours de cette réunion fut annoncé le débarquement imminent, la phrase indicatrice dévoilée et les instructions données. Les groupes du Bassin devaient simplement être en état d'alerte et se contenter de détruire quelques pylônes de haute tension pour détourner l'attention de l'ennemi et le tenir en état d'inquiétude. C'est ainsi qu'ont été opérées quelques destructions à Facture par les frères Laroche et à Gujan par le groupe de Gujan.

Après la retraite des troupes ennemies, les groupes s'organisent au grand jour et forment, sous le commandement du commandant Duchez, le bataillon d'Arcachon qui, après la Libération de Bordeaux, est engagé dans le Médoc où il participe, au siège d'abord, et à l'attaque ensuite de la "poche" Soulac - le Verdon.