de Libération nationale "Marc". Lucien Nouaux |
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Etat des pertes |
Eté 1944 |
Groupe "Marc" |
Serment de la Résistance |
Poche du Médoc. |
Le Corps-Franc de Libération Nationale, Raymond Trausch.
historique des unités combattantes de la Résistance, Général de la Barre de Nanteuil,
Front du Médoc, Brigade Carnot.
Source Centre Jean Moulin
Au cimetière de Gazinet, commune de Cestas (Gironde), repose "Marc, Lucien Nouaux, mort pour la
France.
A l'extérieur de ce cimetière, sur une stèle élevée an partie à l'aide d'une souscription publique,
mais surtout à la générosité de ses camarades des contributions indirectes et de "Résistance Fer",
sont gravés, outre le nom de Lucien Nouaux, ceux des treize membres du corps-franc "Marc", morts
pour la France, fusillés, morts en déportation, morts au combat ou encore assassinés après d'atroces
tortures dans les locaux de la Gestapo bordelaise.
Un jeune patriote de vingt deux ans, contrôleur des Contributions indirectes en poste à Angoulème
en 1943.
Requis pour le S.T.O il reçoit l'ordre de se rendre à Lubeck en Allemagne. Il part en sens inverse,
au Pays basque, et tente de rallier l'Angleterre par l'Espagne. Malheureusement, au cours de cette
tentative, sous la conduite d'un guide sûr et accompagné d'une dizaine de réfractaires, à une
centaine de mètres de la frontière, ils sont repérés par une patrouille allemande, qui, sans
sommation, ouvre le feu, tuant le guide. Tous se dispersent et ce fut alors une chasse à l'homme
acharnée.
Lucien est contraint de revenir à Angoulème, pour peu de temps, car il tente à nouveau de rejoindre
l'Angleterre, cette fois par la Bretagne; nouvel échec.
Au cours du deuxième semestre 1943, ayant obtenu un renseignement précis, il part pour Toulouse
et réussit à entrer en contact avec Pierre Dumas, "Saint Jean", appartenant au M.U.R (Mouvements
Unis de la Résistance) et sous les ordres duquel il va alors travailler.
En janvier 1944, "Saint Jean" et Lucien Nouaux devenu "Marc" pourchassés et serrés de près par
la Gestapo toulousaine, doivent quitter la région. "Saint Jean" a reçu mission du Comité national
du M.U.R de réorganiser la Résistance girondine, décimée en partie par la trahison de Grandclément.
Il emmène avec lui, pour le seconder, "Marc" à Bordeaux.
A cette époque, la situation de la Résistance en Gironde, particulièrement à Bordeaux, est très
confuse. L'atmosphère est lourde, chargée de suspicions. La discorde règne. Pour y remédier,
Londres et le B.C.R.A ont déposé, par avion Lysander, en Charente, une nuit de novembre 1943,
le délégué militaire régional Claude Bonnier, "Hypothénuse", avec mission principale de réorganiser
la Résistance et de tenter de percer le mystère des trahisons et arrestations qui continuent à
se succéder.
Hélas, il n'y parviendra pas! Arrêté début janvier 1944, dépositaire de trop de secret, il se
suicidera par le cyanure dans la cellule du Bouscat où les agents de la Gestapo l'ont imprudemment
laissé seul en attendant l'arrivée de leur chef Dhose qui désirait interroger personnellement
le prisonnier.
De son côté, le colonel Buckmaster, commandant la French Section S.O.E en Angleterre, a ordonné
en juillet 1943 à Roger Landes, commandant de la section girondine depuis le départ de Claude de
Baissac, et à son adjoint Corbin d'avoir à rejoindre Londres. Après avoir longuement différé leur
voyage pour des causes mal définies (en particulier affaire Grandclément où tous deux étaient
impliqués) ils se sont mis en route par l'Espagne début novembre 1943. Ils n'arrivèrent à Londres
qu'à la mi-janvier 1944 après avoir été internés au camp de Miranda de Ebro.
C'est à cette époque que "Marc", bénéficiant des introductions de "Saint Jean" et de la participation
d'André Bouillard, "Dédé le Basque", jeune inspecteur de police passé à la Résistance, va créer
son Corps-franc de Libération.
Il sera constitué d'équipes, plus ou moins importantes en effectifs, identifiées par l'indicatif
B.A suivi d'un chiffre. Seul "Marc" aurait pu nous donner la répartition et l'importance numérique
de ces équipes. Cependant, grâce à la création au lendemain de la Libération, de l'Amicale du
Groupe Marc, les survivants confrontés ont pû reconstituer "approximativement" ce qu'avait été
le Corps Franc. C'est à partir de ces renseignements et de mes souvenirs personnels que je vais
tenter de vous en esquisser l'organisation.
(Voir Structure)
Ces équipes, recrutées petit à petit, armées au fur et à mesure des possibilités, instruites en
armement et à l'emploi des explosifs, vont entrer en action.
De mars à fin juillet, de jour et de nuit, sabotages, coups de main, réceptions de parachutages,
attentats se multiplient à Bordeaux et dans la Gironde. "Marc" dirige en personne les opérations
les plus périlleuses, stupéfiant ses camarades par son audace et son courage. L'Allemand qui
croyait avoir mis hors d'état de nuire la Résistance girondine, grâce à la participation de
Grandclément (A.S et O.C.M en grande partie décimées et privées d'armes), manifeste à nouveau
une inquiétude qui va croissant chaque jour.
La Gestapo est incapable, pendant cinq mois, malgré ses recherches et d'infâmes complicités, de
se saisir de ce Chef invisible qui réussit, avec ses équipes, à entretenir un certain climat
d'insécurité parmi la troupe d'occupation girondine. Nous verrons plus loin, comment, hélas, elle
y parviendra le 25 juillet 1944.