J'ai survécu à la "marche de la mort".
Louis Piéchota.

Présentation. Pendant
l'interdiction.
Prisonnier. La vie à
Sachsenhausen.
La "marche
de la mort".
La dernière nuit.

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La Tour de Garde, du 15 novembre 1980.

Peu après l'interdiction de l'oeuvre en octobre 1939, j'ai été arrêté de nouveau et condamné à six mois de prison sous l'inculpation de prédication illégale du Royaume de Dieu. Je me suis retrouvé seul dans une cellule de la prison de Béthune, sans rien à lire. Mais quelques semaines plus tard, alors que je pensais sombrer mentalement, un gardien m'a apporté une Bible. Comme j'ai remercié Jéhovah! J'ai appris par coeur des centaines de versets et plusieurs chapitres entiers. Ces passages m'ont fortifié dans les épreuves que j'ai traversées ensuite, et, aujourd'hui encore, je peux citer des textes que j'ai appris dans la prison de Béthune.

En février 1940, on m'a transféré de Béthune au camp du Vernet, dans le midi de la France, où les autorités internaient les étrangers réputés "dangereux".

Au printemps de 1941, une commission allemande vint au camp, me libéra et me renvoya chez moi, dans le Nord, en zone occupée, pour travailler comme mineur. J'ai bien sûr utilisé ma liberté retrouvée pour prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Mais une soeur qui était Témoin depuis peu eut l'imprudence de dire au policier français qui l'avait arrêtée que c'était moi qui lui avais fourni les écrits bibliques qu'elle possédait. J'ai donc été arrêté à nouveau et condamné à 40 jours de prison à Béthune.

Une fois libéré, j'ai repris mon activité de témoignage. Je prêchais dans la petite ville minière de Calonne-Ricouart quand j'ai été arrêté pour la quatrième fois et renvoyé à la prison de Béthune. Là, les Allemands sont venus m'arrêter à leur tour parce que j'avais refusé de faire des heures supplémentaires le dimanche et que je n'avais donc pas soutenu l'effort de guerre nazi.