Mérignac, sous l'occupation.
© ville de Mérignac - 9/9/1994


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     Les 15 et 19 juin, Mérignac fut encore bombardée.

Au mois de juillet, les sabotages dans les usines s'intensifièrent. Le groupe "Dominique", de Bordeaux, procéda notamment au sabotage de camions de transport de munitions ou de matériel partant vers Mérignac.

Le 14 juillet, premier signe de mouvement chez les Allemands, les auxiliaires féminines commencèrent à quitter Mérignac.

A partir du 24 juillet, des actions répressives furent menées par la Gestapo, peut-être en représailles de l'exécution de Grandclément. Ce jour même, Henri Yvonnet, 18 ans, dont les parents étaient propriétaires à Beutre, entré au réseau "Gallia" en 1943 et affecté au service des renseignements de la base aérienne de Mérignac, fut arrêté et déporté le 11 août à Dachau où il mourut.

Le 25 juillet, le chef du groupe de l'usine Peugeot, Houga, menacé d'arrestation par le chef de la sécurité de l'usine, passa le commandement du groupe à Behague et rejoignit le maquis en Dordogne.

Dans le début d'août, le groupe "Dominique", de Bordeaux, récupéra par un coup de main des voitures et du carburant sur la base aérienne.

Le 10 août, de 22h10 à 23h10, la base aérienne fut soumise de nouveau à un important bombardement.

A parte de cette date, le retrait méthodique des troupes allemandes s'accéléra. Chaque garnison qui quittait son cantonnement devait licencier le personnel embauché pour ses besoins, saboter ou détruire les stocks de munitions et de carburant qu'elle devait laisser sur place, réquisitionner tous les véhicules disponibles de son voisinage. Elle pouvait laisser à la population les vivres restant en stock.

Le samedi 19 août, les Allemands commencèrent les opérations de destruction de ce qui restait de la base aérienne. De fortes explosions furent accompagnées d'un immense incendie. Ils commencèrent à réquisitionner les autos.

Le dimanche 20 et le lundi 21 août, les préparatifs se multiplièrent et les premiers départs des troupes allemandes eurent lieu. Le maire Benjamin Saufrignon protesta en vain auprès des Allemands contre la réquisition de tous les moyens de transport disponibles (camions, charrettes, vélos mêmes).

Du 22 au 26 août, furent engagées à Bordeaux des négociations entre les F.F.I. et la mairie de cette ville avec le Hafenkommandant Kühnemann, dernier chef des forces allemandes de la place, pour que l'évacuation militaire se fît sans destruction de la ville et du port. Pendant ces négociations, les actions de guérilla et de harcèlement contre les éléments de la Wehrmacht en retraite continuèrent en banlieue.

Le mardi 22 août, Mme S., de Capeyron, faisait son dernier ménage chez des Allemands. Le même jour, eut lieu la liquidation en bon ordre (sur états certifiés) du paiement des salaires des personnels embauchés pour les besoins des troupes d'occupation, notamment au camp militaire de Beutre avec l'aval des Allemands; la préfecture de la Gironde fit savoir qu'elle refusait de payer la prime de licenciement. Le soir même, entre 21h30 et 23h30, se fit l'évacuation en convoi de camions de la base de la Luftwaffe pendant que des artificiers allemands achevaient le sabordage des munitions.