Le flâneur, au long de ses promenades, a le loisir de découvrir les plaques de rue. Avenue, boulevard, cours, rue ou impasse, ils font chacun référence à l'histoire, qu'elle soit du lieu, régionale ou nationale. On retrouve ainsi, l'ensemble des hommes ayant marqué leur temps soit, parce que philosophes, écrivains, musiciens, poètes, peintres, artistes, mais, encore, hommes d'État, chefs de guerre ou héros reconnus par la nation; certaines victoires se retrouvent dans le nom de nos rues.

Le baptême des voies municipales nécessite, tout d'abord, l'avis d'une commission; commission de viographie, dans certaines communes, commission de l'urbanisme dans d'autres. Le dossier ainsi préalablement établi est soumis à la délibération du Conseil municipal. Démarche logique, mais pas toujours respectée. Les décisions prises peuvent parfois afficher la tendance politique communale. Ceci peut déclencher des problèmes lors des changements de majorité électorale.


Au lendemain de la Libération, l'épuration fût générale. Elle toucha les hommes, les administrations mais aussi les voies de nos agglomérations. Le nom du Maréchal Pétain disparut des plaques de nos rues pour être remplacé, la plupart du temps, par celui du général de Gaulle. La France pansait ses plaies, dénombrait les victimes du conflit, ceux de la drôle de guerre, ceux des F.F.L., ceux de la Résistance, fusillés, déportés ou internés. L'image de certains de ces hommes appelait le respect et la reconnaissance. Leur abnégation et leur courage devaient être reconnus. De nombreuses rues de l'agglomération bordelaise portent le nom de résistants.

Il est regrettable que, dans la plupart des cas, la plaque de rue ne supporte que le nom et le prénom de la personne honorée, sans donner les raisons justifiant cet honneur. Qui se souvient encore des frères Blot? Étaient-ils résistants? Ont-ils été fusillés, déportés? Il semble indispensable d'activer le souvenir en complétant l'information par quelques détails qui suffiront à pérenniser l'hommage.