La Résistance en Gironde.

Les réfractaires.





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Histoire de Vichy, Jean-Paul Cointet.
Proposition de loi du 24 juillet 2002, tendant à l'attribution du titre de reconnaissance de la Nation aux réfractaires du service du travail obligatoire, présentée par M. Yves Cochet, Mme Martine Billard et M. Noël Mamère.


Définition. S.T.O. Témoignages.


Le déclenchement de l'opération "Barbarossa" allait entraîner de lourdes pertes allemandes et, par contre-coup, une mobilisation accrue en Allemagne au détriment de la main d'oeuvre pourtant indispensable dans les usines. Sauckel se tourna vers les pays occupés. En juin 1942, Pierre Laval avait annoncé la "relève", opération devant permettre le retour de prisonnier par le départ d'un volontaire acceptant de travailler dans les usines du "Grand Reich". Or, en août 1942, soit après deux mois d'application n'avait provoqué le départ que de 60.000 "volontaires", souvent contraints quand ils n'étaient pas forcés. On était loin des 250.000 hommes exigés par Sauckel, pour la fin juillet, sans compter les 150.000 spécialistes prévus dans le cadre des accords que Laval et Sauckel avaient signés, et pour lesquels étaient prévus 50.000 prisonniers cultivateurs.

Le 2 septembre 1942, Sauckel et son adjoint Ritter font connaître leurs exigences. Le Reich a besoin de main d'oeuvre pour mener à bien l'édification du "mur" de l'Atlantique. Le 4 septembre 1942, le gouvernement de Vichy élabore une loi "instaurant un "Service du Travail Obligatoire". Ce texte imposait la conscription obligatoire de tous les hommes âgés de 18 à 50 ans et toutes les femmes célibataires de 21 à 35 ans. Il revenait aux préfets et aux maires d'établir les dossiers et d'utiliser tous les moyens, menaces, pressions, délations, pour mettre en place la réquisition de tous les travailleurs concernés.

Au début de 1943, 250.000 nouveaux travailleurs se trouvent en Allemagne, sans compter les "volontaires". La guerre est alors totale nécessitant un accroissement de la production allemande; Sauckel exige qu'un nouveau contingent de 250.000 hommes soient prêts à partir pour la mi-mars. Le 16 février 1943, le gouvernement de Vichy promulgue une loi, suivie de son décret d'application du même jour, portant institution du service du travail obligatoire, disposant au premier alinéa de son article 1er que "tous les Français et ressortissants français du sexe masculin résidant en France et appartenant à l'une des trois catégories suivantes:
"- homme né entre le 1er et le 31 décembre 1920;
"- homme né entre le 1er et le 31 décembre 1921;
"- homme né entre le 1er et le 31 décembre 1922,
"sont astreints à un service du travail d'une durée de deux ans qu'ils pourront être tenus d'exécuter à partir de la date de publication du présent décret."

Le fait de ne pas répondre à l'appel du S.T.O faisait du contestataire un "réfractaire" et le plaçait illico dans une situation d'illégalité au regard des lois de l'Etat français. L'article 5 du décret du 16 février 1943 prévoyait des peines d'emprisonnement de trois mois à cinq ans et une amende de 200 francs à 1000 francs de l'époque, pouvant être portées au double en cas de récidive. Cette illégalité entraînait automatiquement le "réfractaire" dans la clandestinité afin d'éviter l'emprisonnement, la déportation, parfois l'exécution; clandestinité et souvent la Résistance.

Il est indéniable que, refusant le S.T.O, n'acceptant pas la "collaboration", le "réfractaire" mettait sa vie en danger, mais aussi celle de ses proches. "C'était là une forme de résistance contre l'ennemi occupant le territoire français."

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