Groupe de Résistance Juillac Mouvement: O.C.M. Lieu: Bordeaux.

Fonds Calmette, dossier 62J1, Archives départementales.

Les groupes "A" et "B" furent fondés le 5 novembre 1940 à Bordeaux en réponse à la capitulation de Pétain et ils ont commencé leur action effective le 1^er janvier 1941.

Initialement nous sommes 8, 5 Juillac (Jean, Henri, Libéral, Yvette née Mathé et André), messieurs Rhé Alfred, Mathé Gilbert et Barrière Yves.

Avec des moyens de fortune, nous rédigeons et imprimons des tracts que nous distribuons afin de prospecter et d'organiser; c'est à ce travail que l'on s'emploiera jusqu'en fin 1942. Nous intitulons nos tracts "Comité National Français de la Résistance à l'oppression" parafé des pseudos "Jean Marceau" et "André Germain".

N'ayant aucune influence et après maintes tentatives de liaisons avec Londres, nous entendons rester autonomes des autres groupes de Résistance.

Août 1942, première liaison avec le groupe "Mureine" de Caudéran (cette liaison ne devait être effective qu'après le débarquement)..

Dès fin 1942 à fin 1943, nous commandons à plusieurs groupes dont nous ne voulons connaître que le responsable direct, n'exigeant comme liste pour nos contrôles que les initiales des noms et prénoms suivi d'un numéro, de la profession ainsi que des renseignements nécessaires à connaître afin d'utiliser les hommes dans leurs compétences (exemple: B.A 88 - ajusteur, mécanicien - H.G.P.); de cette façon nous ne courons pas le risque de faire arrêter tous nos camarades. Pour un coup de main quelconque nous ne prenons que des hommes qui ne peuvent pas se connaître, c'est à dire que nous en prenions dans chacune de nos sections, suivant la nécessité du moment, de façon que l'un de nous pris ne puisse, même par la torture et sous la souffrance, trahir ses camarades.

Afin de mieux garantir les hommes nous partageons le commandement. Juillac André sera responsable du groupe "A", tandis que Juillac Henri sera responsable du groupe "B".

A savoir:
Groupe "A": Mathé Gilbert, chef de section "Bourcal" Barrière René chef de la section H.C.P.; Houga Henri chef de la section "Peugeot".
Groupe "B": Exclusivement réservé aux renseignements avec Sylvestre William et Favreau Louis comme chef de section..

Notre action:
1942 à 1943 - Sabotages divers en vue de retarder et d'arrêter l'industrie ou les déplacements de l'ennemi. Evasions de détenus politiques (Hôpital Saint-André et Pellegrin), camouflage de réfractaires S.T.O. Renseignements divers. Liaisons nombreuses.
Fin 1943 au 25 août 1944 - Attaques de convois ou de troupes isolées; renseignements recueillis et fournis au réseau "Brutus", S.R.Vidal, sabotages.

Nos résultats obtenus:
Durant cette période: 11 Italiens prisonniers - 6 tonnes d'armes et de munitions ainsi que 11 véhicules automobiles avec carburant et 2 motos.

Nos pertes en hommes:
24 août 1944: 2 blessés; 1 grièvement (Badier Roger), 1 léger (Berne René). "Morts pour la France: Lartigau - Grelot - Berkowitz - Ducourneau. (Dates diverses).

Nos sections, tant de renseignements que d'actions, ont pu intnsifier leurs actions durant la période de 1943 au 6 juin 1944. La section H.C.P. a pu fournir des asiles sûrs aux réfractaires S.T.O., aider aux évasions de détenus politiques, participer aux renseignements. La section "Peugeot" a de son côté réduit la production de l'H.K.P.524 jusqu'au 8/10^ème de son potentiel, en outre, a rendu impossible l'emploi par les Allemands d'un camion de 15 tonnes Berliet n° matricule 36079C qui fut conservé intact pour les besoins français.

Confiant dans la justice et la loyauté , les chefs du moment, sortis de l'ombre, vous ont remis suivant les ordres donnés par Etat major F.F.I. sous l'autorité du lieutenant Chavanne qui devint responsable de notre groupe le 25 août 1944 et forma, avec ce dernier, le groupe du IX^ème Arr. de Bordeaux.

L'étape clandestine étant finie nos chefs sont partis à la poursuite des boches, la plus grande partie, les purs (98 hommes) n'ont pas voulu se mélanger avec ceux du 23 août e les ont suivis (départ du 5 septembre 1944 Médoc), groupe Thoosko.

La guerre finie, à l'appel des noms quelques uns ne répondent plus, gardons leur toujours une place d'honneur dans nos coeurs, ce sont les meilleurs car ils ont tout donné, leur foi, leur jeunesse, leur vie, pour que "Vive la France!".