La Gironde sous l'occupation.
La poche du Médoc.

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historique
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Groupe de Résistance "Jean Dufour"
Mouvement: O.C.M.
Lieu: le Médoc.

Sources:
"Le front du Médoc", une brigade F.F.I. au combat.
Fonds Calmette, 62J - SC 504
Historique des unités combattantes de la Résistance, de la Barre de Nanteuil

Procés-verbaux Etats nominatifs

Tableau des effectifs
Date Officiers Sous-off Troupe Effectif
01/06/1944 7 11 145 163

Historique
Tableau récapitulatif.

Date Lieux Effectifs Opération Résultats Pertes Observations
16/03/1944 - - Arrestation - - Henri Nicoleau alias"Michel Masson", chef de groupe. Jean Dufour va lui succéder.
19/03/1944 - - - - - Jean Dufour devient effectivement chef du groupe.
29/04//1944 St Seurin de Cadourne 7h
- - Récupération de tickets, d'imprimés et de cachets.
01/06/1944 Liard près de Lesparre. Complet -
- - Changement de position-
fin 06/1944 St Seurin de Cadourne. 4h -
- - Piège tendu par les Allemands encerclant la commune.-
25/06/1944 Saint-Yzans 5h Coup de main - - Prise de bétail aux Allemands
30/06/1944 Lagunan Complet Changement de position - - Sans incident
13/07/1944 -
- Arrestation de René Lafond - - Arrêté les armes à la main en rentrant de mission de Toulouse pour le rapatriement de 9 Américains
15/07/1944 St Yzan 10h Coups de main - - Enlèvement de 19 prisonniers N-A au château Loudenne
17/07/1944 la Cardine 2 tués - Prise d'armes et ravitaillement sur un camion allemand attaqué.
19/07/1944 Route Castelnau Lesparre 8h - - 1 camion.
22/07/1944 Route Hourtin Artiguillon 10h - - Prise aux Allemands d'un chargement de farine.
23/07/1944 Hourtin 30h - 2 tués Attaque manquée de la Poudrerie de Ste Hélène.
25/07/1944 Vignes-Oudines Complet -
150 tués 16 tués Attaque Allemande du maquis (3.000 Allemands).
Allemands: 150 tués. Résistants: 16 tués, 2 prisonniers
Il y a lieu de noter le sabotage de locomotives en gare de Pauillac par Cazajus, chef de gare, et Agnoux, employé. Les coups de main pour le ravitaillement étaient journaliers mais se sont toujours déroulés normalement sauf dans les cas précités.

Historique détaillé.

Après l'attaque et la mort du chef, ainsi que des 20 maquisards au total, les éléments du maquis sont dispersés et tout contrôle perdu à partir de ce jour (25 juillet 1944). Certains rejoindront "Charly", à Brach, par la suite, d'autres, plus tard, passeront F.F.I. ou s'engageront dans l'armée régulière. Mais le groupe "Jean Dufour Médoc" s'éteint avec la disparition de son chef et après l'attaque par l'occupant.

Historique du groupe "Jean Dufour Médoc"
maquis de Liard, Lagunan, Vignes-Oudides.


En fin 1942, des résistants isolés, qui stationnaient en liaisons avec Etienne Dieuzède de Pauillac, travaillaient séparément et sans se connaître mutuellement. A l'époque, il n'était même pas question de former un groupe qui puisse ressembler à un réseau. Toutefois, les renseignements se centralisent sur la personne de Dieuzède. En novembre 1943, Dieuzède fit contacter ces isolés par Hervé Nicouleau, alias "Michel Masson", ou "Michel", qui forma un groupe actif avec des éléments mutuellement connus. 

L'action se composait de: renseignements, accompagnements au maquis du Lot-et-Garonne et de Lannemezan, informations par la presse clandestine (Franc-Tireur, Combats, Libération, etc...), repérage, camouflages, hébergement d'aviateurs alliés naufragés dans la région du Médoc. Exemple: Plytinsky et Laforce gardés par la famille Grillon de Lesparre, en janvier 1944, ainsi que ceux camouflés à la même époque chez Picq René à St Estèphe et Leriche à Pauillac. Sabotage du matériel roulant en gare de Pauillac par le chef de gare et l'un de ses employés.
En mars 1944, le 16 mars, "Michel Masson" est arrêté à Bordeaux. Il sera déporté en Allemagne, par la suite. A cette époque, "Michel" était secondé par Jean Dufour, alias "Jean", qui habitaient également Bordeaux. Le 19 mars, "Jean" prend effectivement la tête du groupe et, dès cette époque, se fait seconder par Louis Cordonnier, alias "Loulou", envoyé de Paris et René Lafond, alias "René", de Saint Estèphe de Médoc.

La question de former un maquis en Médoc est mise à l'étude afin de limiter les convoyages. La situation stratégique de la région ne présentant que des possibilités relatives de défense, et le ravitaillement très difficile, le projet est reporté. Le travail du groupe continue de la même façon en s'amplifiant, toutefois. Le nombre des agents augmente et le réseau s'étend sur tout le Médoc. A cette époque, il faut noter une augmentation considérable des tirages des faux papiers (cartes d'identité, cartes et feuillets de ravitaillement) pour les réfractaires et agents repérés.

Le sabotage effectué sur le matériel roulant en gare de Pauillac augmente avec deux éléments seulement Cazajus, chef de gare, et Agnoux, employé, avec l'aide de "dentifrice" fourni par le groupe. Des coups de main, dans les mairies, sont effectués pour obtenir des cartes de ravitaillement, des imprimés et des cachets. Exemple: la mairie de Saint Seurin de Cadourne (29 juin 1944)

Vers le 15 mai, au cours d'une réunion tenue chez René Lafond, à Saint Estèphe, avec ce dernier Jean Dufour, Louis Cordonnier et Jean Gobeau de Bordeaux, décision est prise de former un maquis en Médoc pour camoufler immédiatement des éléments pauillacais, verdonnais inquiétés par l'occupant, dix jours plus tard, les premiers éléments prennent position au Haut-Garnaout, près de Liard et à proximité de Lesparre. A compter de ce jour, (jour de la décision) Jean Dufour est nommé chef du maquis et Louis Cordonnier s/chef, Lafond René, Dieuzède Etienne et Casteret Edgard, responsables au ravitaillement. Le jour de la prise de position Nils Favre et Roger Puivareau du Verdon reçoivent les fonctions, le premier de deuxième s/chef et Puivareau, responsable au ravitaillement, tout en demeurant chauffeurs du maquis.

La vie du maquis s'intensifie à mesure que le recrutement augmente. Le 30 juin 1944, le maquis se replie sur Lagunan, commune de Hourtin, afin d'assurer sa sécurité. A cette époque, quelques éléments recrutés par Montbrun d'Hourtin nous rejoignent. Le 11 juillet 1944, le maquis se rapproche de Lesparre et prend position à Vignes Oudides. Piquer, de Soulac, alias "Grandchamp", du groupe "Tricoche", rejoint avec 14 hommes.

Les coups de mains se multiplient pour assurer l'existence du maquis qui groupe une centaine d'hommes et 86 agents extérieurs. Parmi les coups de mains, (voir ordre de bataille du groupe) on peut citer l'enlèvement de 19 nord-africains au château Loudenne, à Saint Yzan de Médoc, gardés par les Allemands, l'attaque des camions allemands sur les grandes routes reliant Lesparre, les 17 et 19 juillet 1944, etc..

Vers la fin juillet 1944, l'activité grandissante provoque des réactions de la part de l'ennemi. C'est ainsi que le 26 juillet le maquis est attaqué par trois mille Allemands environ. Le maquis se défend avec son chef Jean Dufour à la tête de ses hommes. Ce dernier est tué sur place avec 15 maquisards.

L'attaque, déclenchée au lever du jour du 25 juillet 44 à Vignes-Oudides, provoque, après les morts précités, la dislocation du maquis et la dispersion de ses éléments. A la même époque, un responsable, Lafond René, est arrêté au retour d'une liaison avec Toulouse, le 13 juillet 44, et 2 agents déportés (Marc Castaing et Marc Bourguedieu). Les pertes allemandes se chiffrent, d'après ceux-ci, à 150 hommes.

Le maquis "Jean Dufour" cessant d'exister à ce jour compte 16 morts le jour de l'attaque, deux en combats, un accidentel en service commandé et deux suites de déportation, au total:21 hommes. Tout contrôle est perdu à ce jour. Parmi les éléments dispersés se trouvent neuf Américains dont huit seraient récupérés par "Charly" lors de la formation de son groupe à Castelnau. Quelques éléments iront rejoindre celui-ci par la suite.

René Lafond, officier liquidateur.

Relevé dans les états du général de la Barre de Nanteuil.
"A noter que Charly, qui avait contacté Jean Dufour en début juillet, ne prit jamais le commandement du maquis. Il prétendit transmettre ses ordres en provenance de l'2tat major F.F.I. Il ne pouvait prétendre posséder la confiance entière de Jean Dufour"

Conclusions:
Le groupe "Michel Masson", après l'arrestation de son chef, est placé sous les ordres de Jean Dufour. Une partie de ses éléments travaillait, depuis fin 1942, sous les ordres de Dieuzède. Jean Dufour augmente l'activité et forme le maquis fin mai, près de Lesparre. Il en reste le chef. Il sera tué à la tête de ses hommes, le 25 juillet 1944, le maquis disloqué et les éléments dispersés. "Charly" formera un groupe à Brach avec seulement une petite partie des éléments précités et, pour la plupart, des hommes recrutés par la suite.

Le 8 novembre 1945, au  cours d'une réunion de la majorité des anciens responsables du maquis, Jean René Lafond, "René", est chargé de la liquidation des affaires du maquis, restant en contact  permanent avec Louis Cordonnier, ancien s/chef.

A noter que les appartenances des responsables étaient diverses à l'époque:
Exemple:    Lafond René                                P2 - F.F.C. - Réseau Armée Volontaire       
                Cazajus, Hostein, Casteret, etc...    P1 - F.F.C. - Réseau Armée Volontaire.   
                Nils Favre, Puivareau Roger            F.T.P.F.

René Lafond