La Gironde sous l'occupation.
La poche du Médoc.

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historique
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Groupe de Résistance du Blayais
Mouvement: A.S. - O.C.M.
Lieu: Gauriac, puis à Reignac.

Date Officiers Sous-officiers Troupe Effectif
01/07/1942 8 2 14 24
01/01/1943 9 4 18 31
01/07/1943 9 4 27 40
01/01/1944 16 6 94 116
01/06/1944 38 52 258 348
29/08/1944 44 63 750 857


Fonds Calmette A.D. 62J1
Chroniques de souffrance et de lumière, Pierre Boyries

 

Début 1943, des éléments de résistance A.S et O.C.M. ont été constitués dans la région créant des liaisons entre Bordeaux, Cognac, Jonzac, Saint Genis de Saintonge ainsi qu'avec CITRAM en la personne de Camille Faure.

En septembre 43, à la suite de l'arrestation de Grandclément, les divers groupes ayant perdu la liaison avec les organismes centraux se reforment dans un groupe régional "France Alerte" - O.C.M. (André Noël, Bonneaud et le commandant Duval).

Le groupe du Blayais, ou groupement "B", s'est formé le 1er avril 1944 à l'arrivée d'André Jolit dit "la Musique", chef de groupe A.S venant de Corrèze, qui met sur pied des équipes d'action et établit une liaison permanente avec "Marc", (Lucien Nouaux) dont il reçoit les ordres.

Cette première organisation ne présente pas de difficultés, des contacts nombreux ayant déjà été pris, par ceux qui deviendront les adjoints d'André Jolit: a savoir, Boudaud Georges dit "Jo" et Pradel Marcel dit "Pascal".

Début mai 1944, le groupe se structure ainsi:
Chef de groupe du Blayais:
Adjoints:
Blaye:
Anglade:
Etauliers:
Reignac:
Gauriac:
Bayon:
Bourg-sur-Gironde:
Marcillac:
St André de Cubzac:
Lansac:
Pugnac:
Jolit André "Dédé la Musique"
Boudaud Roger, Georges Pradel "Pascal"
William Tauzin, adjoints Bernadet, Darthial et Vias
Camille Dorille, avec R.Julien pour adjoint
Jean Blanchard "Emmanuel"
Dodin Marcel dit "Dudule", avec Pourtal et Lanneluc
Jean Labadie et Maucouvert (+PC du groupe)
Marcel Videau
André Bernard,
Gaston Durivault, Pierre Soucaros, André Demeurant
Guy Baron
Jean Bouillon "Monsieur Jean"
Lucien Millepied
Dufaure

Fin mai 44, le groupement "B" installe son P.C à Reignac, renforcé par Lanneluc et Pourtal (commandant d'active). Pierre Sansey, "Samuel", devient adjoint de Dodin. Là, se formera le maquis de Reignac de Blaye. Le 21 juin, l'armée allemande vient à Gauriac pour arrêter André Jolit. Il est déjà parti, prévenu par Marc.

Bilan d'activités

- 600 fausses cartes d'identité sont imprimées à Bourg (Cadilhon) et distribuées par "Marc" à diverses organisations (avec le tampon sec de la Préfecture).
- 1 vedette de la douane allemande est coulée avec son équipage, sur la Gironde.
- Sabotages réalisés dans la région.
- 4 parachutages sont réceptionnés dans la région de Reignac et de Bourg-sur-Gironde; un 5ème aura lieu après la Libération, en septembre, à Verdot.
- Plus de 1.000 hommes peuvent être armés: 72 F.M. Bren, 450 fusils anglais, 500 mitraillettes "Sten", 40 revolvers Colt ou Remington 11-43, 75 Parabellum allemands de 9 mm, 10 "Plats" anglais, 6 "Bazookas" américains, 350 kilos de plastique et accessoires, 1.500 grenades "Mills", 70 tenues anglaises (beaucoup de trop grandes tailles) etc... mais pas d'argent.

Le 25 juillet 1944, André Bouillat dit "le Basque", avec son équipe (B.A.4 de "Marc") se replie sur l'ordre de "Marc" à Reignac (invité par André Jolit). Cette équipe a déjà été précédée par l'arrivée, le 14 juillet, de l'agent de liaison de "Marc", Marc Guichard.

De nouveaux groupes sont formés, en particulier le 28 juillet 1944, mise sur pied d'une équipe à Montendre (Charente) dépendant de Reignac et commandée par Gendron, électricien à Reignac.

Le 27 juillet, "Marc" (Lucien Nouaux) est pris par l'ennemi et tué. Il n'est pas remplacé, son adjoint A. Danglade (Dréan) est déjà entre les mains de l'ennemi et y laissera aussi la vie.

Les combats, embuscades et sabotages, se poursuivent sur les axes routiers (R.N.137 et R.N.10), chemins de fer et lignes électriques.

Au cours de l'attaque d'un détachement motorisé allemand, le 19 août à Berson, le chef de groupe du Blayais qui mène le combat, André Jolit, est blessé ainsi que trois de ses camarades, mais le détachement ennemi est détruit avec 42 morts allemands et 8 prisonniers. Un important matériel est récupéré ainsi que tout l'armement, à l'exclusion des véhicules trop endommagés.

Le commandement de groupe du Blayais est alors assuré, à compter du 20 août 1944 par André Bouillar dit "le Basque". Deux jours après, le 22 août, au cours d'un combat à Saint-Simon-de-Bordes (Charente), André Bouillar est mortellement blessé. Ramené par son adjoint Georges Fabas, "Lulu", il succombe à l'hôpital de Blaye.

Fabas, "Lulu" et Ellisalde, "Léon" (qui a rejoint le Blayais à la fin juillet venant de Toulouse) se partagent le commandement et c'est Ellisalde, "Léon", qui se présente aux autorités militaires à Bordeaux. Il se fait reconnaître comme chef du groupe du Blayais, dénommé "groupe L", puis très rapidement, "groupe de Léon du Blayais".

Les Allemands évacuent Blaye et sa citadelle par voie maritime et le groupe d'Anglade, commandé par Dorille, "Camille", avec quelques Résistants de Blaye, reconnaît et occupe le premier la citadelle de Blaye et la Kommandantur.

Reignac prévenu, dépêche quelques éléments. Blaye est libéré.

Le groupe du Blayais, regroupé à la citadelle de Blaye, devient Bataillon du Blayais, sous le commandement de Léon Ellisalde, à compter du 1er octobre 1944.

Modification au sein du groupe du Blayais.
- Le groupe de Saint-André-de-Cubzac, ne voulant pas rejoindre, est désarmé.
- Le groupe de Montendre (Gendron) réussit à quitter le bataillon sans être désarmé.
- Le groupe Aubert, venant de Bordeaux, rejoint le bataillon.
- Le groupe Michèle Guérillon du Corps-Franc "Marc", rejoint le bataillon venant de Charente, avec quelques rescapés y compris Serge Mallet.
- Le groupe Marcel Sirac, du Corps Franc "Marc", rejoint le bataillon venant de Pessac (Alouette).

Le bataillon fera mouvement sur le Médoc, le 19 octobre 1944, mais il conservera une base arrière, à la citadelle de Blaye et continuera d'exercer son autorité territoriale sur le Blayais jusqu'au début de mai 1945.