Conseil National de la Résistance.


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C.N.R. Les Membres Le programme Comités
de libération
Les milices
patriotiques
A.M.G.O.T Etats
généraux



Création Dissolution

Philippe Buton, "les lendemains qui déchantent", Presse de la FNSP, 1998
Philippe Buton, "le couteau entre les dents", Éditions du chêne, 1989

D'après les travaux de Philippe Buton (directeur du département d'Histoire de l'Université de Reims), il est aujourd'hui bien établi que les Milices ouvrières sont nées d'une initiative communiste; leur création étaient annoncées par l'Humanité du 15 août 1943. Quinze jours plus tard, elles changeaient de nom et devenaient Milices patriotiques. Création d'une coque vide prête à activer au moment de l'insurrection nationale. Elles étaient constituées de civils ayant joué un rôle lors de l'insurrection nationale.

Le moment semblait venu en décembre 1943. En janvier 1944, elles recevaient le tiède soutien de la C.G.T. puis, en mars 1944, celui du C.N.R. au sein de son programme. A la fin du mois de mai suivant, elles se trouvaient dotées d'un Conseil Central de la Milice patriotique, essentiellement composé d'éléments communistes, qui dans un numéro spécial du bulletin d'informations du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France, paru en juin 1944, diffusait:

les "Directives pour la formation des milices patriotiques"

Le 20 juillet, le C.N.R. diffusait ses propres instructions. En août 1944, elles avaient reçu un statut qui en faisait une police aux ordres du CDL.

Instructions du C.N.R. en date du 20 juillet 1944

D'après Philippe Buton, la coquille vide allait prendre toute son importance de la Libération jusqu'au retour de Maurice Thorez; elles se retrouvaient au coeur d'un jeu politique complexe où se côtoyaient et se heurtaient le gouvernement, le PCF et les structures issues de la Résistance dont le C.N.R.



Rappelons ci-dessous le texte du programme officiel du C.N.R. consacré aux Milices patriotiques

Programme du C.N.R.

Programme d'action de la Résistance


- I - Plan d'action immédiate.

- Paragraphe 8 b)
En accord avec les états-majors nationaux, régionaux et départementaux des F.F.I., organiser des milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les entreprises, dont l'encadrement sera facilité par des ingénieurs, techniciens, instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui sont destinés à défendre l'ordre public, la vie et les biens des Français contre la terreur et la provocation, assurer et maintenir l'établissement effectif de l'autorité des Comités départementaux de la Libération sur tout ce qui aura été ou sera créé dans ce domaine par le strict rattachement aux F.F.I. dont l'autorité et la discipline doivent être respectées par tous.

Pour assurer la pleine efficacité des mesures énoncées ci-dessus, le C.N.R. prescrit que l'état-major national des Forces Françaises de l'Intérieur, tout en préparant minutieusement la coopération avec les Alliés en cas de débarquement, doit:
- 1) Donner ordre à toutes les formations des F.F.I. de combattre dès maintenant l'ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses transports, ses communications et ses productions de guerre, en capturant ses dépôts d'armes et de munitions afin d'en pourvoir les patriotes encore désarmés;
- 2) Faire distribuer les dépôts d'armes encore inutilisés aux formations jugées par lui les plus aptes à se battre utilement dès à présent et dans l'avenir immédiat;
- 3) Organiser de façon rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les autorités compétentes à l'échelon régional, départemental ou local, pour obtenir le maximum d'efficacité;
- 4) Coordonner l'action militaire avec l'action de résistance de la masse de la nation en proposait pour but aux organisations régionales paramilitaires d'appuyer et de protéger les manifestations patriotiques, les mouvements revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des ouvriers contre la police hitlérienne, d'empêcher les réquisitions de vivres et d'installations industrielles, les rafles organisées contre les réfractaires et les ouvriers en grève et défendre la vie et la liberté de tous les Français contre la barbare oppression de l'occupant provisoire.

En septembre et octobre 1944 apparaîtront des Milices patriotiques dans la plupart des villes; dans certains cas, misent en place suite à l'appel de l'Humanité, elles proposaient des structures déjà installées.