Mérignac, sous l'occupation.
© ville de Mérignac - 9/9/1994


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     Pour la population de la Ville qui comptait 17.034 habitants déjà en 1936 et qui s'était largement accrue depuis la guerre, ce qui marqua le plus fut la présence physique des occupants. 5.000 à 12.000 Allemands, semble-t-il, s'installèrent sur et autour de l'ensemble aéroportuaire civil et militaire rapidement transformé en base de guerre de la Luftwaffe (camp militaire à Beutre, aéroport militarisé à Teynac). Des batteries de D.C.A. furent installées autour de la base et disséminées dans les quartiers de la ville. Beaucoup d'officiers logèrent dans des immeubles réquisitionnés à leur intention aux frais de l'État français. La population côtoya la troupe à l'occasion de la vie quotidienne: les blanchisseuses lavèrent aussi le linge des soldats; des femmes et des hommes, embauchés pour les besoins des troupes d'occupation, trouvèrent dans le ménage, la cuisine, les métiers du bâtiment, l'entretien des usines et du camp militaire, la garde des voies ferrées et du château d'eau, le salaire ou l'appoint que n'auraient pas procuré les emplois du temps de paix sur lesquels pesaient encore, à la veille de la guerre, les séquelles de la crise économique de 1931, car l'emploi fut rare à Mérignac pendant la guerre et la vie chère. Les quelques usines qui fonctionnèrent encore tournèrent au ralenti (diminution de la main d'œuvre, moindre quantité de matières premières, baisse des quantités d'énergie). Les Verreries de Carmaux d'Arlac fermèrent en 1944. Les relations furent de voisinage obligé, sans aménité particulière et avec peu de réactions de franche hostilité, au moins dans les débuts. Les dames de petite vertu renouvelèrent leur clientèle; elles furent tondues à la Libération.