Il fut constitué autour de Louis de la Bardonnie, à St-Antoine-de-Breuilh, au château La Roque: six personnes à l'origine. La plupart avaient des idées de droite, voire étaient monarchistes (ainsi l'abbé de Dartein, ancien précepteur du Comte de Paris). Mais, à la différence de la majorité des Français venus de l'extrême-droite, qui fourniront le gros des troupes du vichysme et de la collaboration, leur nationalisme, leur patriotisme était sincère et total. Avec Paul Armbruster, du Fleix, Pierre et Simone Beausoleil, le docteur Gaston Pailloux, Paul Dungler et quelques autres, Louis de la Bardonnie récolte une moisson de renseignements. Passant par la suite, la Bardonnie envoie, à trois reprises, la somme de ces informations. Sans résultat. Il apparut, après la guerre, que les services de renseignements alliés s'étaient montrés très méfiants à l'égard de courriers qui paraissaient trop beaux pour être vrais. La peur du piège... En effet, les renseignements s'avéraient parfaitement exacts. Trop exact. Numéros des unités, totems, matricules des submersibles, tout y était. Ce n'est qu'au quatrième courrier, livré par l'abbé de Dartein, que l'on admit l'incroyable valeur des documents livrés, soutenue par une douzaine de très bonnes photos de la base sous-marines et des submersibles qu'elle contenait.

Fin novembre 1940, le colonel Rémy, venu d'Espagne, prend contact avec eux et trouve une organisation en plein essor: 32 personnes de valeur, admirablement placées, des antennes à la Rochelle - Pallice, Angoulême, Bordeaux, le Verdon, Pauillac, Bayonne, Pau, Laruns - Campfranc, Toulouse et Vichy; des points de passage à la ligne de démarcation, des boîtes aux lettres sures, etc...

Ainsi se crée le réseau C.N.D (Confrérie Notre-dame)-Castille, qui se voue principalement au renseignement, notamment sur l'activité allemande dans le port de Bordeaux, grâce à des contacts établis dans cette ville. Le premier poste émetteur mis en service au château La Roque le sera en février 1941. Dénoncé, Louis de la Bardonnie est arrêté le 16 novembre 1941. Il est interrogé, interné au camp de Mérignac, finalement libéré au printemps 1942 faute de preuves.