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dans la Résistance.

Cahiers de la résistance supplément n°15
3 filles, 20 garçons, la résistance en Gironde, Michel Slitinsky
Histoire de la Résistance, Henri Noguères
Bordeaux 1940-1944, René Terrisse

Avant d'étudier le travail effectué par les mouvements de la jeunesse au sein de la Résistance, il faut ici préciser que l'activité de la jeunesse fut ressentie au sein des divers groupes, au coeur des différents maquis; partout où le désir de combattre se fit sentir. Vous trouverez, ci-joint, un tableau qui vous permettra d'élargir vos recherches.

Les Auberges de jeunesse, interdites par Vichy étaient initialement représentées par deux mouvements - le Centre laïque et la Ligue française - qui se regroupèrent alors sous le générique des "Compagnons de la Route". Là encore des défections furent enregistrées dans les effectifs de la Ligue Française, relancée par les Allemands, en zone Nord, sous une teinte nettement nazie. Certains membres du laïque optèrent eux-même pour la collaboration active.

Ce mouvement existe à Bordeaux. Laïques, indépendants des pouvoirs publics, les auberges de jeunesse se consacrent encore aux activités culturelles et de plein air. La permanence installée dans le quartier Saint-Bruno s'ouvre aux cercles de discussions, aux veillées. Mais, filles et garçons fréquentant ses lieux ont, pour la plupart, d'autres soucis. La propagande pétainiste se fait pressante et, nombreux, entendent réagir, par patriotisme, pour ne pas courber la tête.

La sortie cycliste du dimanche, prévue au tableau de marche, prévoit de relever les plans d'un cantonnement allemand dans le Médoc. Les "Compagnons de la Route" vont ouvrir leurs portes à tous; ouvriers, enseignants, étudiants vont se retrouver. Un grand brassage... Certains appartiennent à des réseaux.

André Bergez, élève à l'école d'hydrographie, aidé par son ami le Ouzel, relève les plans des unités visitées à l'occasion de ses cours. Ils ne sont pas seuls; un petit groupe s'est formé. Très vite, le 6 décembre 1940, sur dénonciation, Bergez, Guy Binche, Pierre Meunier, Guy Fournier et Pierre Pascarel sont arrêtés par la GPP. Ils seront condamnés à quelques semaines de prison. Ils seront rejoints, le 9 janvier 1941, par Jean Michel et Louis Guichard condamnés, pour leur part, à plusieurs mois de détention.

Revenu à la liberté, contacté par la résistance qui apprécie ses qualités de chef, André Bergez reçoit pour mission de former un petit groupe de renseignements. Ce sera bientôt fait avec la naissance du réseau "Alliance de la jeunesse", ce qui permettait de conserver le sigle "A.G.F.", "Auberge des Jeunesses Françaises", et ce, malgré malgré le décret édité par les Allemands, le 28 août 1940, interdisant ce genre d'organisation, sous peine de déportation ou de mort.



Réseau alliance de la jeunesse.
Renseignements.
Bergez André Etudiant en océanographie.
Villain Pierre 27 ans, postier, officier de réserve.
Girard Pierre. alias Pedro
Girard Marcelle sœur du précédent, alias Pedrette.
Girard Jean Frère des précédents, étudiant.
Dupont Paul Etudiant.
Feillou Jean. Etudiant.
Feillou Simone Sœur du précédent.
Castain Pierre Ateliers Industriels de l'air.
Causse Pierre Ateliers Industriels de l'air.
Raufaste Jean-Baptiste Ateliers Industriels de l'air.
André Robert Ateliers Industriels de l'air.
André Guilbaud
Silberberg


Camouflé au sein des Auberges de jeunesse, le groupe, sous-réseau de CND-CASTILLE, collecte des informations sur les troupes allemandes, sur le port de Bordeaux et l'aérodrome de Bordeaux-Mérignac, mais aussi sur les usines de la Souys, toutes les usines travaillant pour l'occupant.

André Bergez remet toutes ces informations au professeur Jean-Jacques Auriac, titulaire d'une chaire à la faculté de médecine et médecin résident à l'hôpital Bergonié à Bordeaux. Les deux chefs chapeautant cette pyramide, le docteur Colas et le chirurgien Chauvenet, tous deux résidant à Thouars.


En dehors du groupe Bergez - Auriac l'Université comptait un autre groupe de résistance F.T.P. animé par Claude Meyroune et Raoul Claverie. Le moment sembla propice pour remplacer le mouvement F.T.P. par un Front national des Étudiants qui, sur le plan national, regroupait des personnalités de toutes tendances. La coordination locale semblait pouvoir être assurée. A Bordeaux se structure un groupe de 70 jeunes organisés en formation triangulaire.

Une imprimerie fut mise en place par Meyroune au troisième étage du 42 rue Servandoni. Parallèlement, le groupe préparait le sabotage des pylônes électriques de Pessac, puis de la route d'Arcachon. L'étudiant en sciences Durou confectionnait les engins explosifs. Ils servirent encore au sabotage des câbles téléphoniques reliant Bordeaux à la base de Mérignac.


Front national étudiant
Meyroune Claude Arrêté le 4 février 1942.
Claverie Raoul Déporté à Buchenwald, mort à Dora en février 1945.
Durou Etudiant en sciences.
Rhodes Interpelé début avril 1942
Legrand
Guibert
Marot
Mury
Déjean
Requilhem
Faugères
Dufour
Bonnafous
Dutruilh
Labrunie
Dupuy
Gardelles
Duron
Hypoustéguy
Cerisaie
Planet Daniel mèdecin


D'autres personnages se fondent dans l'ambiance chaleureuse des "Compagnons de la route". Ainsi, Clément Corbières, animateur de la maison de la culture de Talence. Il est en liaison avec le tri de BORDEAUX-GARE, où il a formé un groupe de résistance avec Jean Monède, Claude Bouvard et François Boucherie. Clément Corbières se déplace dans les départements voisins et, sous le prétexte de décorer les relais d'auberges implantées vers Masseube, dans le Gers, il organise, avec l'aide de l'étudiant en médecine Chanclut, une chaîne d'évasion vers les Pyrénées.

Loin des passions politiques et guidé par leur seul et unique désir d'œuvrer pour la libération du pays, se tissent alors des liens multiples. Clément Corbières sort avec une voisine, Paulette Sauboua. Cette jeune ouvrière en confection est proche de Panier-Dujacq responsable des Jeunesses communistes, lui-même lié avec Jean, ancien dirigeant des Auberges et chargé de responsabilité dans l'inter-région F.T.P. et avec Gérard Blot.

Gérard Blot est un mérignacais. En août 1941 il est responsable des "Bataillons de la jeunesse" de la Gironde. Ouvrier métallurgiste il a travaillé à la Bastide puis à l'usine métallurgique devenue S.N.C.A.S.O. Il a quatre sœurs et un frère. Son père, handicapé physique, travaille à la mairie. Gérard donne sa paye à sa mère pour aider la famille à vivre.

C'est un jeune homme très bon. Dans la journée, il travaille pour gagner sa vie et le soir il la risque pour la patrie, dans les durs combats de franc-tireur. Membre du bureau régional du parti communiste, il voit les membres de cet organe se faire arrêter les uns après les autres. André Lecourt, en avril 1940 est condamné à un an de prison, Jean Rieu, secrétaire régional, 20 ans de travaux forcés, et puis Vermorgan, Eustache André, Fichon et, enfin, André Julien qui avait pris la relève de Jean Rieu. Gérard devient responsable inter-région à la place de René Julien. Il couvre alors la Gironde, les Landes, les Pyrénées Atlantiques, la Charente et la Charente-Maritime.

Il a constitué des groupes de l'Organisation spéciale et s'emploie à désorganiser de la production à la S.N.C.A.S.O.

En septembre 1941, le responsable national de l'Organisation Spéciale, Albert Ouzoulias, lui confie la responsabilité régionale des "Bataillons de la jeunesse", organisation para-militaire des Jeunesses communistes. Il créé encore un groupe au bureau gare des P.T.T. Monède en sera le dirigeant.

Il organise les déraillements des trains militaires et du matériel sur la ligne Bordeaux - Paris, la destruction des transformateurs sur la ligne Bordeaux - Périgueux ainsi qu'un attentat contre la ligne à haute tension à Tuilboreau en Charente, le 30 avril 1942. Jusqu'en juillet 1942, il sera un des dirigeants des F.T.P. de la Gironde.

le 6 juillet 1942, le commissaire Poinsot l'arrête dans les bras de sa mère qu'il était venu rejoindre en cachette, au magasin l'Aquitaine dans le bourg de Mérignac. L'équipe Poinsot lui fera subir la torture, les tortures... Gérard Blot ne parlera pas. Il sera fusillé le 21 septembre 1942, à Souge.

En 1941, les "Auberges de la jeunesse" furent un foyer de rencontre et de concertation. Pour beaucoup d'entre eux, ouvriers et étudiants une étape nouvelle avait été atteinte: les adeptes de Vichy devaient désormais compter sur leur volonté déterminée de rejeter la soumission.

Tout au long de cette page nous avons pu constater que jeunes gaullistes, communistes et patriotes avaient pu consolider les liens fraternels du combat.

Bientôt, une jeune fille à la solde du préfet de police allait avertir le commissaire Poinsot. La plupart des jeunes gens allait être livrés aux allemands.

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