Biographie.
Résistants honorés.
Gayral Armand.

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Gayral Armand Antonin José Les traminots. Syndicats girondins.

Cahier de la Résistance n°15
Bordeaux 1940-1944, René Terrisse
Hommage aux fusillés de la région bordelaise.


Armand Gayral travaille à la compagnie des T.E.O.B, où il remplit la fonction de conducteur, de "wattman" comme on les appelait alors.

Membre du syndicat CGT unitaire, il adhère, en 1932, au parti communiste. Il participe à la grève nationale du 12 février 1934. En 19336, il contribue largement aux évènements de 1936.

Membre du comité régional du parti communiste, il diffuse la "Gironde populaire", journal du parti dans lequel il écrit régulièrement des articles.

Mobilisé le 28 août 1939 au RJR-181, 11ème compagnie, il est accusé par ses hiérarchie de propos défaitistes. Tout cela est évidemment rapporté à son employeur qui, le 7 mai 1940, lui adresse le courrier suivant:

"Qu'étant mobilisé, vous avez encouru une sanction
motivée par des actes susceptibles de servir de pro-
pagande de parti dissout, et de nuire aux intérêts
de la défense nationale, nous nous voyons dans l'obli-
gation, en conséquence, par application du décret du
9 avril 1940, sanctions administratives encourues par
les fonctionnaires et agents des services publics ou
concédés qui se livrent à une propagande de nature à
nuire à la défense nationale, de prononcer votre révo-
cation immédiate".

Démobilisé le 2 août 1940, il retrouve la vie civil, seul, sa femme étant décédée, avec trois enfants et sans travail, les T.E.O.B refusant sa réintégration.

Il est arrêté le 22 novembre 1940. Au 24, quai de Bacalan, il est interrogé par le commissaire Poinsot qui, dans son rapport au préfet, rapporte que:

Le cynisme de son attitude, l'impertinence de ses
réponses démontrent qu'il est loin d'être un citoyen
respectueux des institutions de son pays".

Lui interné, ses enfants sont confiés aux grands parents, pour l'ainée, à la colonie enfantine Lecocq à Léognan, pour Marc et en pension chez une amie pour la cadette. Pas d'argent. Un vrai cas social

Le préfet Pierre-Alype, le 29 janvier 1941, adresse à la Feldkommandantur les commentaires suivants:

"Il se refuse à désavouer la propagande illégale
actuelle et demeure totalement acquis aux doctri-
nes bolchéviques. Ainsi que l'établissent les ren-
gnements complémentaires recueillis, Gayral envisa-
ge l'instauration de la dictature prolétarienne
par le recours à la force et serait prêt à partici-
per à une révolution".

"En résumé, de tous les individus internés le 21
novembre 1940, Gayral apparait comme le plus dagereux".


Armand Gayral a été fusillé le 24 octobre 1941 au camp militaire de Souge.