Biographie.
Résistants honorés.
Bonnet Francine.

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Bonnet Francine Femmes dans
la Résistance.

Note biographique de Monsieur Rémi THOMAS.
qui prépare un ouvrage consacré à Francine Bonnet-Caillou, Françoise Babillot et Marguerite Ourgaud-Merlas

Au cours de mes différentes recherches, j'eus l'occasion, à plusieurs reprises, de découvrir le nom de Francine Bonnet au hasard de mes lectures. La répétition de ce fait attestait indubitablement l'importance du rôle que joua cette jeune femme dans la Résistance girondine. Malgré cela, une discrétion totale l'accompagne. Elle nous semble invisible. Déportée, nous savons qu'elle garda des contacts avec ses compagnes d'infortune. Résistante, elle restait très discrète sur ses actions et ses engagements. C'est là une situation que nous rencontrons souvent dans notre chasse aux souvenirs, décision que nous respectons mais qui prive les générations futures de certaines vérités historiques.

Je souhaitais, depuis fort longtemps, rendre hommage à Francine Bonnet, malheureusement, je n'avais pas d'éléments nécessaires. Et puis, j'apprenais enfin que, quelques temps avant son décès, Francine Bonnet, consciente de l'intérêt de son témoignage, avait bien voulu se confier à monsieur Rémi THOMAS. Préparant un ouvrage consacré à Francine Bonnet, Françoise Babillot et Marguerite Ourgaud, Monsieur Rémi THOMAS, acceptait de me confier une note biographique extraite d'un ouvrage en préparation. En voici la teneur:

Note biographique sur Francine Bonnet-Caillou
Francine Bonnet est née le 23 avril 1924 à Bruxelles. Sa famille, française, y était établie pour ses affaires. (Sa famille maternelle, Sahuguet, avait toujours été très marquée par les guerres et les évènements politiques (voir note); Sa mère travaillait à la Chambre de Commerce.

En mai 1940, devant l'avance allemande, elle fuit avec sa famille, d'abord jusqu'à Paris puis, jusqu'à Bordeaux.

Agée de 18 ans, de sa propre initiative, afin de renseigner la Résistance, elle entre l'été 42 comme sténodactylo interprète à l'intendance de police de Bordeaux où elle rencontre le sinistre commissaire Poinsot.

"Je rentrais parmi les loups avec inquiétude mais avec satisfaction:
sciemment je prenais ce poste pour être en mesure de renseigner la Résistance."

C'est sa connaissance de l'Allemand qui lui permet d'obtenir ce poste.

Elle communique alors à la Résistance de nombreux renseignements; informations tant sur l'armée allemande que sur les enquêtes effectuées par les polices française et allemande sur la Résistance. Les réseaux avec lesquels elle travaille sont "Brutus", "Navarre" et surtout "Jade-Amicol", un réseau lié à l'Intelligence Service britannique.

A la suite de l'arrestation puis du passage à l'ennemi de deux membres de "Navarre", les frères Lespine, elle est arrêtée le 8 février 1944, elle ne parle pas. Sa mère Eugénie Bonnet est arrêtée, son frère Jacques Bonnet, parvient à s'enfuir mais sera finalement lui aussi arrêté et mourra en déportation.

Francine Bonnet est enfermée au fort du Hâ, un officier allemand vient lui dit qu'elle est condamnée à mort.

Mais elle est finalement déportée en Allemagne, ainsi que sa mère, Eugénie Bonnet. Enfermées au Fort du Hâ, elles sont transportées à Romainville, puis un convoi les emmène de la gare de l'Est le 6 juin 1944, elles arrivent à Ravensbrück où Eugénie Bonnet mourra en décembre 1944.

Francine Bonnet est transportée en juillet 1944 de Ravensbrück à Leipzig où elle est contrainte au travail dans l'usine Hasag, un commando extérieur de Buchenwald.

Datée du 14 juin 1945, la citation qui suit est signée du général Juin.
"Le général de Gaulle, Président du Gouvernement Provisoire de la République Française, Chef des Armées, cite à l'ordre de la division Bonnet Francine, Suzanne. D.G.E.R. F.F.C:

A fourni pendant un an des renseignements très importants sur l'activité allemande, dans les milieux policiers. A permis le sauvetage de plusieurs agents menacés d'arrestation."

"Arrêtée et torturée, a fait preuve de courage en ne livrant personne de son équipe. Déportée en Allemagne, est rentrée de Buchenwald le 19 mai 1945".

Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre 1939 avec étoile d'argent.

A son retour de déportation, en mai 1945, Francine Bonnet est envoyée dans un sanatorium en Suisse, elle met à profit ce séjour pour reprendre ses études: elle obtient son baccalauréat puis commence des études de médecine. Elle soutient sa thèse en 1955 et se spécialise en psychiatrie.

Elle prend sa retraite en 1992.

Le 12 février 2000, Francine Bonnet-Caillou meurt des suites d'un accident de la circulation survenu le 9 février à Andernos (Gironde) près du domicile qu'elle avait choisi pour la fin de sa vie.

Le 16 février 2000 ses obsèques sont célébrées en la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Là, sa famille, ses amis, les associations de résistants et de déportés, drapeaux en tête, lui rendent un dernier hommage.

Pour ses actions dans la Résistance elle est décorée de:
Note:

J'ai rédigé cette note biographique à la demande de Monsieur Jacques Loiseau afin qu'il la place sur son site dont l'objet est l'hommage aux résistants du Sud-Ouest.

La substance de cette note est extraite d'un ouvrage dont j'achève la rédaction et qui est consacré à Francine Bonnet-Caillou, Françoise Babillot et Marguerite Ourgaud-Merlas.

Rémi THOMAS
Paris, juillet 2004.

C'est Francine Bonnet-Caillou qui demanda d'insérer cette phrase.