Biographie. Résistants honorés. Auriac Jean-Jacques. |
Auriac Jean-Jacques | Les mouvements de jeunesse. |
Cahier de la Résistance n°15
Bordeaux 1940-1944, René Terrisse.
Histoire de la Résistance, Tome III, Henri Noguères.
3 filles, 20 garçons, la résistance en Gironde, Michel Slitinsky
Témoignage de O. Auriac (père).
"Les hommes en blanc dans la clandestinité" du C.H.R.B.G.
Jean Auriac était nait le 9 mai 1906 à la Roche-sur-Yon. Elève des lycées
de Montpellier et de Nancy, de formation scientifique, il supportait, toutefois, le surnom de "petit philosophe" que ses amis et proches
lui accordait. Bachelier en mathématiques et philosophie, il décrochait successivement, avec mention "bien" ou "trés bien", les
certicicats de mathématiques générales, chimie générale et physique générale avant de devenir docteur en médecine, en juillet 1937,
se voyant attribuer, au passage, la médaille d'or du prix Godard des thèses dans lequel il se classait premier.
A 33 ans, il devenait professeur à la faculté de médecine de Bordeaux. Savant, chercheur, il se souciait plus de diffuser son savoir
que de constituer une clientèle.
Il n'est pas prouvé qu'il ait pu rencontrer le général de Gaulle, lors de sa venue en juin 1940, ainsi qu'il le fut avancé.Ses activités
dans la Résistance allaient couvrir la période de janvier au 18 juillet 1941, date de son suicide. Il fut déclaré officiellement, et
par la suite, agent P2 du réseau "Confrérie Notre-Dame" à compter du 1er janvier 1941.
Les contacts Bergez-Auriac durent se faire en début de l'année 1941. Le docteur Pierre Pascarel, ami et confident d'André Bergez,
n'entendait parler de Jean Auriac que peu avant l'arrestation de ce dernier. Pour Pierre Pascarel, il n'y eut pas de groupe Bergez-
Auriac, pas plus que de groupe Bergez mais, en réalité, une "Alliance de la Jeunesse Française" évoluant selon son recrutement.
Le 19 juillet 1941, Jean Auriac, professeur agrégé de 35 ans, siège dans un jury d'examen à la Faculté de médecine, lorsque les
policiers viennent l'arrêter sur ordre du commissaire Poinsot.
L'interrogatoire du prisonnier voudra être courtois. Jacques Auriac évitera la méthode musclée. Du moins, dans l'instant. Il sait que son nom a été livré, sous la torture, par un jeune membre
du groupe. Poinsot connaît les détails de l'organisation. Il en fait l'inventaire. Etant sur de
sa prise, le commissaire joue avec le professeur.
- Vous êtes fatigué, professeur, vous passerez la nuit à votre domicile...
Cela sous-entend une étroite surveillance.
Après son interrogatoire, nous dit Rémy, Jean Auriac est rentré librement chez lui. Craignant
de ne pouvoir résister à un nouvel interrogatoire, il s'est rendu, en pleine nuit, à l'institut
Bergonié. Ayant fracturé une fenêtre, il est allé à l'armoire aux poisons,(prendre deux capsules
de cyanure) puis il a regagné son domicile et a écrit plusieurs lettres aux siens, plus une adressée
à sa femme de ménage qu'il mettait en garde contre les risques d'explosion, car il allait ouvrir
le robinet à gaz pour être plus sur de mourir. Un billet retrouvé près de son cadavre indiquait; "3 h 30 du matin."
"C'était nécessaire.", écrivait-il.
Auriac mort, tout son petit groupe est arrêté. Est responsable de ce désastre, un agent double:
Genviève Sauvaneix.