Bordeaux sous l'occupation.
Libération-Nord.

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125, rue Georges Bonnac, à Bordeaux.


Ici siégea sous l'occupation Allemande
le comité secret
d'action socialiste Libération-Nord.
En étaient membres:
Audeguil Fernand (Alain)
Président Député Maire de Bordeaux
Blanc Jean (Nogaro)
Blanc Norbert
Bonnac Georges (Bernadet)
Brettes Robert (Sauterre)
Combaz Roger (Germain II)
Costedoat Jean (Doyen)
Cusin Gaston (Germain)
Delaunay Gabriel (Merlin)
Domengine Edgard (Dominique)
Dumas René (Dubois)
Gellibert Maurice (Calmette)
Luquot Justin (Justin)
Malbos Georges (Georges)
Marcade Roger (Rie)
Mureine André (Mallet)
Mora Pierre
Pe Georges (Campagne)
Pinsolle Bertrand (Bertrand)
Plas Remy (Philos)
Pourqué Paul (Lucien)
Sere Maurice (Sancche)
Taupand Raymond (May)

Le comité départemental de la Libération
se constitua le 18 août
et siégea sans discontinuer jusqu'au
lundi 28 août 1944
jour de la Libération.

C'était 125, rue d'Arés...

Bordeaux-Matin n°133 du mardi 28 août 1945, signature de Pilar.

Nous sommes pendant les jours sombres de l'occupation. Un bar. Avec sa grande salle. Un aspect de café paisible. Tout est net, propre, astiqué. Il y règne une atmosphère de quiétude et de paix. Des joueurs, installés autour d'un tapis de cartes, se livrent aux rites de la belote:

    - Non...
    - Non...
    - Deux fois!
    - Coeur!

Dans le fond, du côté des billards, le choc des carambolages ou l'exclamation étouffée d'un joueur maladroit

Le long du comptoir, deux ou trois buveurs silencieux devant leur vin blanc... La patronne est brune jeune, souriante. Le patron est un gros garçon paisible.

Les "frigolins" n'y fréquentent guère. On ne leur fait pas de risettes. Lorsqu'un d'eux, égaré, y vient consommer, on le sert, d'une amin qui ne tremble pas et l'on attend qu'il s'en aille.

On semble n'avoir rien à craindre. Et pourtant, c'est là le siège de l'organisation de résistance "Libération-Nord", ou, plus couramment, "Libé-Nord". Là, que l'état-major se réunit. Là, que tel résistant, traqué, vit retiré en une chambre lointaine, en attendant l'ordre qui le lancera sur les routes.

Qu'une indiscrétion, une maladresse, une dénonciation se produise, l'établissement sera saccagé, les propriétaires arrêtés, torturés, envoyés dans un camp d'extermination...

Certes! à cette époque-là, bien des hôteliers, cafetiers, ou autres n'avaient pas choisi une voie aussi dangereuse. Un certain nombre faisaient mille sourires à l'Allemand. Leur établissement, à partir d'une heure déterminée, était réservé aux troupes d'occupation. A celles-ci, les grandes poignées de mains, les consommations rares, les vieilles liqueurs... Au cafetier accueillant, les gros bénéfices, les protections utiles...

En ce jour où le mouvement "Libération-Nord" commémore la Libération de Bordeaux par l'apposition d'une plaque sur l'immeuble du 125, dur d'Arés, qu'il soit permis de féliciter Georges Malbos d'avoir, lui, choisi la voie du danger et de la patrie.