Nomenclature des différentes catégories de déportés.
Le tableau de la haine et de l'exclusion.



Plan de Site


Retour.

Information trouvée sur
http://www.ac-creteil.fr/crdp/PDF/autres/resistance99.00.pdf

Couleurs et catégories. Observations.
Politiques.

Ces "ennemis", au nom de la force et de l'unité du "Volk", sont tous ceux qui l'affaiblissent, le divisent en refusant et combattant l'ordre nazi. Sont concernés, dés 1933, les "criminels politiques" (communistes, sociaux-démocrates, libéraux, syndicalistes...) aux idées républicaines, démocratiques et humanistes, le plus souvent des militants qui ont combattu les exactions terroristes des groupes paramilitaires nazis. A ceux-ci, il faut ajouter, en 1937-1938, des prêtres des deux grandes confessions allemandes (catholique et protestante) en dissidence avec la ligne officielle de leurs églises qui, au nom des principes et des valeurs chrétiennes, refusent l'idéologie nazie. La guerre devenue mondiale, cette catégorie "d'ennemis" s'étendra à l'ensemble des résistants des pays annexés et occupés et, aux personnes enfreignant la législation allemande (ex: celles pratiquant le marché noir).

Apatrides.

Nombre d'apatrides sont des antifascistes qui, avant 1933, avaient fui leurs pays soumis à des régimes dictatoriaux (Pays Baltes, Pologne, Hongrie, Roumanie...). Enfin, il ne faut pas oublier qu'avec l'occupation de la France et la politique de collaboration de "l'Etat français", cette catégorie s'étendra aux Républicains espagnols réfigiés ou ésistants en France. De même, ceux ayant combattu sous l'uniforme français et prisonniers de guerre; ils seront récupérés par la Gestapo et partiront, pour la plupart, au camp de Mathausen. A ce grand ensemble des "politiques", il faut ajouter les "adversaires philosophiques et religieux" et les "opposants sociaux".

Témoins de Jéhovah.

En 1935, entrent dans les camps les fondamentalistes ou étudiants de la Bible, dits Témoins de Jéhovah. Au nom de leur foi, ils refusent de prêter serment au régime et au "Führer" et d'accomplir le service militaire. La guerre venue, les Témoins de Jéhovah de toute l'Europe seront déportés.

Asociaux.

Seront aussi déportés ceux qui, par leur comportement individuel ou collectif en marge de la société, sont réfractaires à l'organisation nazie: un vaste ensemble mêlant pêle-mêle les clochards, les petits délinquants, les "paresseux" au travail... et les Tziganes. Ceux-ci sont mis au ban de la société, comme les juifs, par des lois en 1935. Déportés, dès 1940comme "parasites", "asociaux", rapidement ils le seront comme "souilleurs de race". Raflés dans toute l'Europe, ils subiront le même sort que les Juifs. Ces "ennemis" au nom de la "race", sont tous ceux considérés comme de "races inférieurs" ou comme ceux qui attaquent, "souillent la pureté raciale".

Juifs.

En premier lieu, dès 1935, sont visés, par les lois de Nuremberg, pour la protection du sang, les Juifs (religieux ou laïques, à tous les degrés de filiation, de parenté et d'alliance; les non-Juifs "amis des Juifs". Cette politique raciale sera étendue par le Reich nazi à tous les Juifs d'Europe, le fait d'être né "Juif" peut être aggravé par des motifs d'ordre judiciaire, religieux, de sexualité et de comportement social. (Etoile formée par un triangle jaune et triangle rouge, vert, bleu, rose, noir, violet...)

Homosexuels.

En 1935, toujours au nom de la "race" et de sa croissance, pour "la défense et la protection de l'honneur allemand", pour "l'hygiène sociale", les nazis modifient le code pénal, aggravant la répression de l'homosexualité désormais passible de la déportation. Ultérieurement, ces dispositions seront étendues à tous les territoires annexés. Les territoires qui n'ont été qu'occupés n'ont pas été soumis à ces dispositions. Ainsi, en France, les quelques 230 personnes déportées pour ce motif étaient toutes originaires d'Alsace et de Moselle (annexées)..

Criminels.

Ces ennemis, au nom de "l'hygiène sociale", sont aussi les condamnés pour délits de droits communs, dans le Reich. Dès 1933, la S.S sort intentionnellement des prisons, pour les interner en camp, les auteurs de crimes de sang (criminels professionnels), les transformant en ses auxilliaires administratifs et de police.Les "triangles verts" seront souvent des collaborateurs zélès et sauvages des "maîtres" S.S.

Compléments d'information.

L'alphabet du tableau est incomplet. Les S.S créent un brassard portant le mot "blöd" pour distinguer les "idiots".

Pour tous les déportés à Auschwitz (juifs et non-Juifs), à toutes ces marques et signes distinctifs, s'ajoutera le tatouage du numéro matricule sur l'avant-bras, dès septembre 1941.

Avec la guerre apparaîtra une nouvelle catégorie particulière de déportés pour faits de résistance; les NN. Elle est créée pendant la période où la Résistance s'intensifie, notamment la Résistance communiste, et où la répression dépend encore exclusivement de l'armée allemande et non de la police de sécurité (la Gestapo). Elle découle des décrets "NN" ("Nacht und Nebel", Nuit et Brouillard), signés le 7 et le 12 décembre 1941, par le maréchal Keitel pour les pays de l'Ouest. Dans un but d'intimidation, Hitler avait exigé que la peine de mort soit systématiquement appliquée aux résistants et que leurs proches et la population soient maintenus dans l'ignorance de leur sort. ainsi, ceux qui ne pouvaient être condamnés à mort dans des délais brefs et de manière certaine par les tribunaux militaires siégeant en pays occupés, devaient être transférés, dans le plus grand secret, en Allemagne, pour y être jugés. Ils devaient disparaître dans "la nuit et le brouillard". La plupart de ces déportés ont été, en réalité, purement et simplement enfermés dans des camps de concentration par la police de Sécurité chargée de leur transfert. Les déportés "NN" étaient soumis à un régime particulier. Ils ne pouvaient écrire à leur famille et eurent généralement des conditions de détention très sévères. Ils portaient sur leurs vêtements une marque distinctive: soit les deux lettres "NN", soit une cible peinte en rouge. Cette spécificité s'estompe et disparaît dans le chaos des derniers mois.

Enfin, seront internés et exterminés, dans des centres spéciaux, les handicapés considérés comme "êtres inférieurs au point de vue de la biologie raciale" et des "criminels" jugés comme tels "génétiquement" par la S.S..