Jour après jour, le temps efface les traces du passé, détruisant les pistes, annihilant les acteurs, les témoins, tous ceux qui pourraient encore parler de l'horreur de cette période impitoyable que fut l'occupation de la France. Certains refusèrent le joug que l'on souhaitait leur imposer; ils connurent la clandestinité, la peur, l'arrestation au petit jour, la torture… Beaucoup finirent devant le peloton d'exécution, d'autres furent déportés; quelques uns en revinrent... 

Les générations suivantes n'eurent pas toujours la curiosité de questionner des témoins peu enclins à revivre leur passé. Doucement, le voile de l'oubli s'est déposé altérant les images de ces jours que nous ne pouvons souhaiter offrir à nos enfants.

Nous savons qu'un jour viendra où nous devrons reprendre le témoin; avec précaution car il nous manquera le vécu, l'authenticité du martyr. Nous ne pourrons présenter que notre souci de la vérité et la peur que reviennent l'horreur et l'angoisse.

Il n'y eut pas UNE RÉSISTANCE. Il y eut de MULTIPLES RÉSISTANCES. D'abord, les Forces Françaises Libres qui combattirent sur tous les fronts au côté des forces alliées. Puis, les Forces Françaises de l'Intérieur qui regroupèrent toutes les tendances, toutes les sensibilités dans un même combat anonyme achevé, assez souvent, devant le peloton d'exécution ou le wagon de la déportation. Nous nous attacherons ici à mieux faire connaître «  l'Armée des ombres ».