La Résistance en Gironde.

Les collectivités.
Les étrangers dans la Résistance

Les F.T.P.F - Guérilleros espagnols.

L'action des Espagnols dans la Résistance contre les troupes d'occupation allemandes a été marquée par une efficacité et une endurance à toute épreuve; et cela dès 1941 jusqu'à la capitulation totale des Allemands en 1945.

Début 1942, premier sabotage perpétré par les résistants espagnols dans la base sous-marine en faisant sauter deux des marteaux pilons qui servaient à enfoncer des gros poteaux, longs de 20 mètres, en ciment et qui constituaient les fondations de l'édifice. Entre temps, d'autres résistants se consacraient à reprendre la propagande anti-nazi, en Allemand.

En janvier 1942, fut créé un groupe mixte (F.T.P.F.-Guérilléros espagnols) avec des responsables comme Goïta et Ramon. Plusieurs des résistants espagnols, faisant partie de ce groupe, furent arrêtés vers la fin du mois d'avril et déportés dans les camps de la mort. Quelques jours plus tard, un nouveau groupe de résistants espagnols fut créé pour continuer la lutte contre le nazisme. Juan Castillo (Sebastian) de son nom de guerre, fut chargé d'organiser ce groupe; lequel était composé par Angel Arias (Lisboa) comme responsable, El Payo, Villa (Lindo), Jésus Fuentes (Pedrito), Linarés (El Peque), Sierra (Bratolo). Et les sabotages continuent. Mieux encore, ils s'intensifient. Novembre 1943 ce groupe fait sauter un grand garage que les troupes motorisées allemandes détenaient à la Bastide. Décembre de la même année, destruction du câble souterrain reliant l'aéroport de Mérignac aux unités allemandes cantonnées le long de la côte de l'Atlantique.

Février 1944, incendie des baraques en bois de la Benauge où les Allemands abritaient d'importants services administratifs.

Poursuivis de trop près par la police allemande et française de l'époque (Anglade, Poinsot et Le Nègre) quelques uns des composants de ce groupe ont dû quitter Bordeaux et gagner Houillés et Casteljaloux; il y avait déjà une trentaine de résistants espagnols sous le commandement du camarade Matéo Blazquez (Marta) qui faisait partie du bataillon Arthur, et où on a rencontré un autre grand résistant espagnol: Eduardo Casado (El Barbas).

De là, est parti le groupe Barbas qui devait opérer par la suite dans les Landes, souvent avec grand succès et efficacité, dans le triangle qui comprend Sore, Pissos, Lencouacq, en sabotant la voie ferrée ou en faisant dérailler des trains de marchandises ou de matériel allemand, comme ce fut le cas, pour le moins en deux occasions, entre Labouheyre et Lamothe, l'un, et entre Dax et Morcenx, l'autre.

En mai 1944 ont été constitués les "unités Guérilléros espagnols" complètement indépendantes mais en conservant un étroit contact avec la résistance française, et ça à travers Léon des Landes. Et c'est ainsi qu'est née la division de Guérilléros espagnols, commandée par Matéo Blazquez (Marta).

En juin 1944, nous rentrons en contact avec le commandement Casablanca, chef de l'A.S., et le colonel Druilhe qui commandait la 18ème région militaire.

Après la libération d'Agen le 20 août 1944, Mont-de-Marsan le 21 aoît 1944 et Dax le 23 août, tous les groupes de Guérilleros espagnols, qui avaient participé à la libération de cette région du Sud-Ouest, furent concentrés à Lencouacq avec un total de 450 hommes.

Le 25 août, nous avons reçu l'ordre du colonel Druilhe d'envoyer un détachement vers Bordeaux. Deux groupes d'une trentaine d'hommes furent envoyés et dès leur arrivée prirent contact avec un autre groupe qui opérait à l'intérieur et qui était commandé par Juan Castillo (Sebastian). Ces trois groupes devaient prendre une part active à la libération de Bordeaux. Dès le 27 août au matin, ils rentraient en combat à partir de la place de la Victoire jusqu'au pont de Pierre, où notre camarade Pablo Sanchez est tombé fauché par les balles allemandes de la mitrailleuse qu'ils avaient installé à l'entrée du pont. Le peuple de Bordeaux avait prouvé, à l'époque, qu'il savait honorer ses héros, lorsqu'au lendemain des obsèques de ce guérilléro le journal "La Petite Gironde" rendait compte des funérailles, faisant remarquer tout ce qu'il y avait d'imposant dans cette grandiose manifestation, que le peuple de Bordeaux avait réservé à notre compatriote, en l'accompagnant à sa dernière demeure.

Le 29 août, le capitaine Jésus Fuentes (Pedrito) fut envoyé à l'état-major du colonel Druilhe afin de connaître le lieu qui avait été désigné à l'emplacement de nos forces. Ce fut le parc Stéhelin de Caudéran.

Le 1er septembre, le gros de nos troupes fut envoyé à Bordeaux. Nous n'avions pas fini de nous installer, lorsque nous avons reçu l'ordre, pour la majorité de nos troupes, de partir pour la Pointe-de-Grave et le 4 septembre c'est la 31ème brigade des Guérilléros qui prit position dans ce front, sous le commandement du commandant Casado, Jésus Fuentes, capitaine, Juan Cordoba, sergent-chef, ainsi que Bernardo Montagud. La 31ème brigade de Guérilléros espagnols fut installée dans le secteur de Queyrac, ayant comme un de ses objectifs la protection de la voie ferrée, ainsi que la route Bordeaux-Le Verdon vers le pont du Guâ.

Postérieurement, et avec l'accord du colonel de Milleret, ce qui avait été "Bataillon Basco", "Bataillon Libertad" y "Guérilléros", fut transformé" en "Bataillon de Voluntarios Espanoles".

Voici un petit résumé, une explication très succincte de ce qui a été l'action des "Guérilléros espagnols" pendant la période d'occupation par les troupes allemandes dans la région du Sud-Ouest et sur le Front du Médoc.