La Gironde sous l'occupation.
La poche du Médoc.
Le bataillon F.F.I du Bouscat.

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Le groupe F.F.I. du Bouscat (banlieue N.-O. de Bordeaux) s'est constitué progressivement à partir du mois de juin 1944 autour de plusieurs résistants locaux: notamment MM. Dupouy et Lebras, enseignants, Paul Hochard et Berthelon.

Son recrutement initial se fit surtout parmi les membres du Sportif club bouscatais par l'intermédiaire du frère de Paul Hochard, Louis qui était à l'époque moniteur sportif du club.

Ils furent rejoints au cours du mois d'août par quelques résistants ayant perdu contact avec leurs groupements et surtout par des jeunes volontaires, étudiants ou lycéens, dont certains étaient des anciens élèves de M. Lebras et du cours complémentaires de l'école David-Johnston où ils avaient connu Raoul Batany.

Le 20 août, M. Dupouy rencontre le sous-officier allemand H.S. qui désirait se mettre à la disposition de la Résistance et neutraliser le blockhaus de la rue Raze qui contenait les explosifs destinés à faire sauter les installations portuaires.

L'opération était réalisée avec succès le 22 août 1944.

Pendant ce temps, des patrouilles armées sont organisées par le groupe F.F.I. et des armes sont récupérées, notamment cinq mitrailleuses.

Le 25 août, le drapeau français et des banderoles à Croix de Lorraine sont mis en place au balcon de la mairie en présence d'une foule nombreuse qui, vers 14h30,doit se disperser rapidement à l'arrivée d'un véhicule blindé de l'armée allemande.

La garde des bâtiments publics et des camps évacués par les Allemands est organisée à partir du 26 août. Deux jeunes F.F.I. sont postés de nuit dans les jardins de la Gestapo, route du Médoc, avec mission d'interdire l'entrée à tous ceux qui voudraient pénétrer dans les bureaux de cette sinistre bâtisse et dans l'immeuble voisin qui contenait une grande quantité de documents.

Le 28 août, les F.F.I. sont regroupés au garage municipal et à l'école du centre. Un premier Corps-Franc d'environ trente F.F.I. est constitué sous les ordres du capitaine Malliver et rejoint le colonel Chodzko qui constitue, avec d'autres Corps-Francs F.F.I. de la région bordelaise, le bataillon Penthésilée qui sera incorporé à la brigade Carnot dans les premiers jours de septembre.

Le reste du groupe comprenant beaucoup de jeunes gens de moins de 18 ans est regroupé à l'ancien camp de l'organisation Todt qui deviendra le camp de Gaulle.

Beaucoup de ces jeunes volontaires, qui assurent notamment la garde des bâtiments publics et de chicanes installées sur la route du Médoc (vers le pont de chemin de fer de Sainte-Germaine), apprendront quelques jours après le départ du Corps-Franc Malliver pour le Médoc, qu'ils seront incorporés dans une unté qui ne rejoindra pas les unités combattantes.

C'est ainsi qu'ils constitueront, sous la direction de l'adjudant Vergez (un ancien prisonnier de guerre évadé d'Allemagne), un deuxième Corps-Franc d'environ trente volontaires qui quittera clandestinement le camp de Gaulle pour rejoindre les camions de la brigade Carnot stationnés route du Médoc.

De nuit, sous une pluie battante, ils rejoindront le bataillon Penthésilée à Valeyrac et, dès le lendemain, occuperont des postes devant Dignac.