Groupe "Marc".
La Libération


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Retour Hommages Structure Arrestations Etat
des
pertes
Eté
1944
Groupe
"Marc"
Poche
du
Médoc.


Le Corps-Franc de Libération Nationale, Raymond Trausch.
historique des unités combattantes de la Résistance, Général de la Barre de Nanteuil,
Front du Médoc, Brigade Carnot.
Source Centre Jean Moulin

De nouvelles informations nous étant parvenues
nous ont permises de refondre et de rectifier le dossier
du corps-franc "Marc".


Fin juillet, le Corps-Franc "Marc" a donc cessé d'exister. Cependant, les survivants se sont dispersés dans Bordeaux et ont gagné les maquis de la région afin de participer aux derniers combats pour la Libération.

"Dédé le Basque" a rejoint le groupe du Blayais commandé par "Dédé la Musique". Ce groupe particulièrement actif, harcèle l'ennemi qui remonte vers le nord.

Le 19 août, à Cau (Berson), au cours d'un engagement contre un détachement motorisé, quarante Allemands seront tués, huit faits prisonniers, un important lot d'armement et de matériel seront récupérés. Hélas, trois résistants, ainsi que leur chef "Dédé la Musique" seront blessés. Celui-ci devra céder, le 20 août, le commandement à "Dédé le Basque".

Le 22 août, à Saint-Simon de Bordes (Charente-Maritime) au cours d'un combat, "Dédé le Basque" sera mortellement blessé. Ramené par son adjoint et camarade "Lulu", Georges Fabas, il succombera à l'hôpital de Blaye.

Le commandement du groupe est alors partagé entre Fabas et Léon Ellissalde, "Léon du Blayais" qui, venant de Toulouse, a rejoint le groupe le 30 juillet 1944. Le 26 août, Ellissalde se présente aux autorités militaires françaises et se fait reconnaître comme chef du groupe du Blayais, dénommé groupe "Léon du Blayais". Nous retrouverons cette unité dans la poche du Médoc sous l'appellation de "Bataillon du Blayais".

Fut alors constitué le "groupe Marc" dont les éléments associés à ceux du groupe "Hostens-Lugos" formèrent la plus grande partie de l'effectif du 2ème escadron du 16ème G.R.D.I.

Après mon évasion de l'hôpital Saint-André je décide de rejoindre Targon. Après avoir évité un barrage établi en haut de la côte de Monrepos, dont l'objectif principal était de permettre aux occupants de s'approprier des moyens de transport afin de s'échapper vers le nord, je rencontrai, à l'embranchement de la route de Créon, les premiers éléments du maquis. Un véhicule automobile d groupe de Créon (commandant Picard) me conduisit alors à Targon.

Les anciens du groupe, échappés aux arrestations du 22 juin, grossie de volontaires tenus en réserve jusque là, avaient été regroupés par le lieutenant du Rusquec et Neyrat "Riquet". Ils me remirent le commandement dès mon arrivée.

Le 25 août, je reçus le colonel Troquereau à qui le général Moraglia, ainsi que le Comité départemental de Libération) avaient confié le commandement des troupes F.F.I dans le département. Celui-ci était accompagné de Sère Maurice, "Sanche", camarade du Corps-Franc "Marc", que je retrouvais avec grand plaisir. Ils effectuaient une tournée d'inspection afin de connaître les divers éléments susceptibles d'occuper Bordeaux, le 28 août.

Les ordres suivants me furent donnés.

- Assurer dans le canton, au nom de l'Etat-major départemental F.F.I et du C.D.L.
        - le maintien de l'ordre. Eviter les vengeances personnelles, les arrestations abusives, les pillages.
        - l'hébergement et faciliter la tâche des groupes , des maquis (capitaine "Z", lieutenant "Médéric") se dirigeant vers Bordeaux, afin de prendre position au sud de la ville.
- Se procurer les moyens et se tenir prêt à faire mouvement vers la ville dès le départ des occupants.
- Prendre contact avec l'Etat-major départemental F.F.I. Se mettre à la disposition des capitaines commandant le 2ème bureau afin d'effectuer les opérations de police relevant de ce service.
- Assurer la garde de l'immeuble et des différents bureaux de cet Etat-major..

A la suite de négociations laborieuses entre l'occupant et diverses autorités bordelaises, un accord, évitant les combats et surtout la destruction des ouvrages d'art, mais permettant, en contrepartie, aux troupes d'occupation de quitter librement la ville, était signé le 27 août.

Conformément à cet accord, le 28 août, les troupes F.F.I des colonels Druilhe et Adeline pénétrèrent dans Bordeaux par le sud alors que le Bataillon d'Arcachon (capitaine Duchez) entrait par l'ouest.

Le 29 août, alors que se déroule à l'hôtel Splendide, en présence du général Moraglia et du colonel Gaillard, la cérémonie officialisant dans son poste de Commissaire régional de la République Gaston Cusin, je me mets, avec le groupe "Marc" à la disposition de l'Etat-major départemental F.F.I, 2 cours du XXX juillet, affin de remplir les missions reçues du colonel Troquereau, le 25 août. Des anciens camarades du Corps-Franc "Marc" qui ont échappé aux arrestations et ont été regroupés par "René", à sa libération du fort du Hâ, vont alors se joindre à nous afin de renforcer le groupe "Marc".

Jusqu'en octobre, en plus des services de garde, nous allons être employés à des missions confiées par divers services de l'Etat-major ou par le C.D.L après l'accord de celui-ci. Missions bizarres parfois pour d'anciens terroristes, comme celle qui consista à escorter et prêter main forte, si nécessaire, aux agents du Contrôle économique chargés de faire respecter les prix.

Le 17 septembre, jour de la venue du général de Gaulle à Bordeaux, monsieur Diethelm, ministre de la guerre, adresse au colonel Druilhe, commandant provisoire de la 18ème région militaire, une lettre dont j'extraie ci-dessous les principaux passages:

- "Vous avez été désigné pour commander provisoirement la 18ème région militaire. A ce titre, vous relevez de ma seule autorité, vous exercez, dans l'étendue de la région, le commandement sur toutes les formations, unités et services de l'Armée de terre."

"En particulier, n'ont aucun pouvoir:
- l'ancien délégué militaire régional.
- tout délégué d'une permanence ou d'une autorité étrangère ayant constitué des formations françaises."
-" Vous exercez de même votre commandement sur toutes unités F.F.I stationnées dans la région. Les unités en opération sont placées aux ordres du général Bertin jusqu'au dénouement des opérations en cours."
-" Vous devez, dans les délais les plus convenables, faire disparaître tout commandement régional ou départemental F.F.I en intégrant, dans l'Etat-major de la région, ou des subdivisions, un certain nombre d'officiers F.F.I qualifiés."
-" Il est enfin indispensable que dans le délai le plus bref, toutes les formations F.F.I soient regroupées dans des casernes ou dans des locaux similaires, à l'exclusion de tout stationnement dispersé en petites unités, et que, dans un deuxième stade, le regroupement soit achevé dans des camps d'instruction qu'il convient dès maintenant de reconnaître et de préparer."


Cette lettre lève toute ambiguïté sur les commandements:
-le colonel Druilhe est le commandant régional F.F.I.
-le général Bertin commandant des troupes F.F.I en opérations.

En conséquence:
- le général Moraglia, ancien commandant F.F.I,
- le colonel Gaillard, ancien D.M.R,
- le colonel Troquereau, ancien chef d'Etat-major départemental F.F.I,
- le major Landes, officier anglais,

n'ont plus aucun pouvoir légal.


En ce qui nous concerne plus pratiquement, à bêve échéance, c'est la dissolution ou le regroupement de nos petites unités.

Début octobre, je suis avisé de la disparition de l'Etat-major départemental des F.F.I. Ses services vont être transférées rue Vital-Carles, sous les ordres du colonel Druilhe.

Le groupe "Marc" sera dissout. Les personnels désirant continuer à servir seront incorporés individuellement au 34ème R.I en cours de formation.

Parmi l'effectif du groupe "Marc", quarante équipiers, officiers, sous-officiers compris, sont décidés à poursuivre la lutte. Aussi, après des pourparlers menés par le lieutenant du Rusquet, avec les capitaines Klein, Douence et Salefran, il est décidé de rassembler nos moyens afin de former un ensemble capable d'être reconnu et intégré aux Forces françaises de l'Atlantique.

C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés, fin octobre, dans un camp de Blanquefort et avons formé le 16ème G.R.D.I


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