Mérignac.
Le départ du général de Gaulle.

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La naissance d'un destin.

De Gaulle, encore peu assuré de son destin politique, oubliait là sa qualité récente et brève de Sous-Secrétaire d'Etat à la guerre. Ses sortes de précautions condescendantes trahissaient-elles un respect obligé à certains hériarques de l'Etat-Major? Ou bien, comme le note avec raison Jean Lacouture ne représentaient-elles qu'une "ruse de guerre ?". Les télégrammes en question, importants sur le plan de la création d'une force française libre et de la poursuite de la lutte dans l'Empire, constituaient en tout cas, sans illusions de la part de de Gaulle sur les réponses escomptées de chefs militaires qu'il ne connaissait que trop, une démarche susceptible de renforcer "en creux" sa légitimité personnelle, peu représentative dans les premiers jours, face aux Anglais qui cherchaient en parallèle d'un côté à neutraliser la flotte vichyssoise et, de l'autre, à lancer, avec Mandel notamment, une résistance en Afrique du nord.

Mais le caractère des chefs interpellés, leur loyalisme aveugle, le désamorçage rapide par Vichy de l'épopée du "Massilia", l'enchaînement des évènements, comme la qualité des hommes qui se rendent à Londres aprés le 18 juin (tels René Cassin), bousculeront le destin du général de Gaulle lui-même.

Au delà, enfin, des questions de tactique et de stratégie militaire qui avaient porté le colonel de Gaulle, en raison de ses engagements personnels anti-conformistes, à son poste privilégié de juin 1940 (après une intense campagne intellectuelle, journalistique et politique pour ses conceptions), est-il certain que le théoricien visionnaire de la guerre, comprit dès le 18 juin les conséquences politiques de l'Armistice et les développements intérieurs du régime de fait de Vichy? Dés le 19 juin, il parla à la B.B.C de la "liquéfaction du gouvernement" et de "l'impossibilité de faire jouer nos institutions", avant même de connaître les termes des conditions d'Armistice, se refusait d'appliquer par honneur, et surtout par son mépris de ce qu'il considérait comme une "trahison". Et le lendemain, il déclara dans sa lettre à Weygand, qu'il ne pouvait y avoir "d'armistice dans l'honneur". Sa conception mondiale des problèmes dépassa le seul point de vue militaire des combats dans une aire géographique donnée. Le 27 juin, dans ses télégrammes au général Mittelhauser, à Puaux et à Peyrouton, il déclarait clairement:

"En présence du fait que le gouvernement de Bordeaux a perdu son indépendance, c'est notre devoir de défendre l'honneur et l'intégrité de l'Empire et de la France".



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