Mérignac, sous l'occupation.
© ville de Mérignac - 9/9/1994


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     Du 1° juillet 1940 au 6 juin 1944, Mérignac vécut au rythme de la zone militairement occupée par les Allemands en conséquence de l'armistice. Le premier signe fut le passage à "l'heure allemande".

Politiquement, le régime de Vichy s'installa dans ses actes le 11 juillet. Le label "État français" et la devise du nouveau régime ("Travail - Famille - Patrie") ne s'affichèrent que très lentement par le biais des nouveaux documents administratifs, des avis à la population du Journal officiel et des nouvelles espèces monétaires. Il ne fut pas rare de voir, encore en 1944, le courrier administratif de la Mairie établi sur le papier à en-tête d'avant-guerre muni de la mention "République française" et l'authentification des documents officiels opérée avec des cachets illustrés "à la Marianne" dont la gravure "République française" fut toutefois limée (parcimonie du maire ou Résistance larvée?).

L'autorité locale resta en place avec un Conseil municipal où les seules défections constatables concernaient les conseillers mobilisés ou prisonniers de guerre. Le Conseil municipal se réunit vingt-six fois en quatre ans pour traiter de mesures d'assistance et d'hospitalisation, d'approvisionnement et de ravitaillement, de réparation des bâtiments communaux et de la voirie, de l'organisation des transports et de la gestion du personnel communal. Financièrement, il dut trouver les 414.044 francs, part contributive de la commune dans les dix millions de francs de garantie imposés par les Allemands à l'agglomération bordelaise, suite à l'assassinat du major Reimers sur le boulevard Georges V à Bordeaux (Novembre 1941).

Passage obligé lors du renouvellement des conseils municipaux à l'échéance de mars 1941, les élections étant supprimées, le maire et les adjoints furent nommés par le gouvernement, les membres du conseil municipal par le préfet de la Gironde sur proposition du maire. Ce système, inspiré de celui des régimes autoritaires que la France connut au XIX° siècle, ne produisit qu'une nouveauté: une femme entra pour la première fois au Conseil municipal dans la personne de melle Félicie Oraison, particulièrement connue dans le quartier d'Arlac pour son action sociale en faveur de l'enfance avant-guerre.