Biographie.
Résistants honorés.
Glotz Jacques dit "Rivière".

Plan de site

Glotz Jacques Retour

Le combat de Saucats, 14 juillet 1944.

A l'âge de dix ans, Jacques encadre au-dessus de sa table de travail les vers de Hugo:

"Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie..."

Il lit avec passion, durant toute son enfance, en particulier tout ce qui se rattache à l'Histoire et à la Marine. Il devient remarquablement cultivé, d'une érudition très au au-dessus de son âge, même dans un milieu intellectuel. Elève du Lycée Henri IV à Paris, il décide de se préparer à l'Ecole Navale.

En 1940, il a 17 ans, son père l'envoie en zone libre poursuivre ses études. A Grenoble, il participe à l'éclosion du mouvement de Résistance au Lycée. Sa grand-mère étant venue se réfugier à Lyon il entre au Lycée Ampère; il continue sa propagande pour la Résistance, et il est, pour ce fait, chassé du Lycée.

Engagé aussitôt après, en mai 1942, aux Chantiers de Jeunesse, il reprend avec ardeur le recrutement des patriotes décidés à l'action, mais il est chassé des Chantiers en juillet 1942 pour raisons raciales. Il vient alors rejoindre ses parents dans le petit coin de Touraine où ils se cachent. Après plusieurs essais infructueux de départ pour l'Algérie ou l'Angleterre, il se résigne à demeurer en France.

Il est recruté par Jacques Nolle, dit "Atout", engagé au service des renseignements comme agent P.I Il opère dans les missions spéciales Lysander pour le réseau "Ophélia" jusqu'au 11 novembre 1943, date de l'arrestation de son chef.

Durant toute cette période, il prépare les terrains d'opérations clandestines: transports de documents, du courrier et des agents du service des renseignements français à Londres, pour le compte du B.C.R.A (Bureau Central des Renseignements Alliés). En mars 1943, il prend part à une action à main armée pour le compte du B.C.R.A.

Pendant ces mois d'activités clandestines, Jacques ne souffle mot à personne de ce qu'il fait. Il est exceptionnellement mûr pour son âge et n'éprouve aucun besoin de se vanter, tentation pourtant facile aux jeunes. Les renseignements ci-dessus ont été communiqués à ses parents par son chef, heureusement rentré de Dora-Buckenwald, après la libération des camps.



Après l'arrestation de son chef et de plusieurs camarades, il perd tout contact et reste quelques temps autonome. Découragé de son inaction, il entre à l'O.R.A le 1er mai 1944 et part pour la région B.I. Son nouveau chef, Mr Dupuy, 85, rue Camille-Pelletan, à Talence (Gironde), nous a communiqué depuis sa mort les renseignements suivants:

Jacques Glotz dit Rivière est arrivé à Bordeaux début mai 1944 avec son cousin Denis. Denis était l'adjoint au chef régional du maquis Antoine. (Denis lui avait été dépêché par Chevrier, chef national des maquis région Nord, en l'absence de Legrand.)

Jacques Rivière doublait Denis dans ses fonctions d'adjoint et l'a accompagné dans les missions qui lui étaient confiées comme dans les sabotages qu'il a dirigés. C'est ainsi qu'il a accompagné Denis dans plusieurs liaisons avec des maquis situés en Charente (région de Confolens), dans les Landes (région de Soustons et de Chalosse), en Gironde (région de Captieux).

Il a participé avec Denis au sabotage de la centrale électrique de Cenon, sabotage fort bien réussi et admirablement bien exécuté. Fin mai 1944, il est allé en mission à Grenoble et a pris contact avec les éléments du Vercors.

Il a participé à une action contre le centre de distribution de cartes du ravitaillement, rue du Cloître, à Bordeaux, dans les premiers jours de juillet. Il a également participé à de nombreux transports d'armes.

Enfin, étant étudiant, il a exercé une forte action résistante auprès des élèves du Lycée de Bordeaux et des étudiants de la Faculté; il avait contacté un grand nombre d'entre eux, certainement plus de 300.

Entré au maquis à Douence-Saint-Magne (Gironde). Après plusieurs opérations, ce maquis transporté à Saucats, est attaqué par les Allemands et la Milice le 14 juillet 1944. Après une défense de plus de quatre heures, qui a nécessité pour l'ennemi, l'intervention de l'artillerie lourde, il a été tué avec son cousin Denis et dix de leurs camarades.