Biographie.
Résistants honorés.
Bergez André.

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Bergez André Mouvements de jeunesse.

Cahiers de la résistance n°15.
3 filles, 20 garçons, Michel Slitinsky.
Bordeaux 1940-1944, Henri Terrisse


Témoignage de Guy Binche.

André Bergez avait 18 ans lorsque je l'ai connu en septembre 1940. Brun, élancé, son regard devenait sombre quand il parlait de la dignité de notre armée et son visage prenait alors un aspect résolu.

Dès les premiers instants, l'atmosphère était créée. Il me dit: "Si tu veux me suivre, travaille avec moi. Il faut que tu saches qu'un jour, peut-être, tu seras conduit à la mort; tu seras torturé parce qu'on voudra t'avilir et te faire parler."

Il avait raison , certes, mais plus encore il donna l'exemple.

Sans cesse il parlait de la victoire prochaine; sans cesse il montrait les points faibles de l'ennemi ; sans cesse, il voulait de nouveaux renseignements utiles pour l'abattre un jour.

Sa joie était grande quand, dans la cour du fort du Hâ où nous faisions notre promenade, il m'annonça l'entrée en guerre des U.S.A.

- Maintenant, mon vieux, c'est la fin pour eux, en désignant du menton la sentinelle qui nous gardait.

Hélas! cette action frénétique, sans relâche, l'emmena vers la déportation et la mort.

L'ennemi lui rendit hommage d'ailleurs en mentionnant dans le procès-verbal de l'instruction, que c'était un jeune homme intrépide, aux qualités remarquables de chef. Malheureusement, les SS - alors qu'il était déporté dans la région de Cologne - poussèrent la cruauté jusqu'à lui mentir au dernier moment. Ils affirmèrent commuer sa peine de mort en détention à perpétuité et ils l'emmenèrent vers le billot où il fut décapité à la hache.

C'était le 31 août 1943