Biographie.


Résistants honorés.

Mamert Paul.


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Biographie de Paul Mamert par son petit-fils Patrick Sandeau.
Bordeaux 1940-1944, René Terrisse.

A la mémoire de mon grand-père, que je n'aurai malheureusement jamais eu l'honneur de connaître, mais qui, sans aucun doute, aura su marquer une page de notre histoire, à la fois familiale et nationale, par son courage et sa volonté à vouloir que la paix et la justice règnent dans notre pays et dans le monde.

Patrick Sandeau


Paul Mamert est né le 7 février 1905 à Nalliers en Vendée.

Il est le fils de Pauline Vergereau et de Prosper Mamert (le nom Mamert provenant du grand-père de Paul, Alphonse, qui était zouave et fut trouvé tout bébé le 11 mai, jour de la Saint-Mamert, abandonné dans l'église de Vouillé les Marais) qui tenaient une boucherie charcuterie à Nalliers.

Paul Mamert, très sportif durant son jeune âge, puisqu'il pratiquait le football et, bien plus tard, la lutte, étudia durant son enfance à l'époque primaire de Nalliers, puis, au collège de Luçon (Vendée). Adolescent, il aimait pratiquer la moto avec ses copains. Il fit un stage d'anglais en Angleterre, chez son copain Lionel qui venait aussi lui rendre visite à Nalliers.

Il voulait être notaire. Il fit donc des études de droit à la faculté de Poitiers. Licencié en droit en 1916 et attiré par la vie coloniale, il part en 1929 débuter sa carrière avec les fonctions de contrôleur des douanes à Dakar (Sénégal). A son retour à Naillers en 1931, il s'acheta sa première voiture, une Bugatti qui un jour brûla.

Il rencontra à Fontenay-le-Comte celle qui fut sa bien aimée durant quelques années, Paulette Augereau. Ils se marièrent le 6 juin 1931 et partirent ensemble à Porto-Novo (Dahomey - Bénin) aussitôt après.

Paul Mamert et ses filles

Ils eurent là-bas, en 1932, une petite fille nommée Liliane qui mourut peu de temps après sa naissance.

De retour en France avec sa femme en septembre 1932, Paul Mamert décide quelques temps plus tard de rentrer dans la police.

A nouveau papa le 10 mars à Fontenay-le-Comte d'une nouvelle petite fille nommée Éliane, il obtient l'année d'après son premier poste dans la police à Coutances (Manche).

Paul Mamert à son bureau

Montant rapidement en grade il sera muté successivement en 1937 à Fontenay-le-Comte (Vendée) comme commissaire de police, où il fut papa le 15 juin d'une troisième petite fille, Jacqueline, en 1939 à Saintes (Charente-Maritime) où il résida au moment de l'arrivée des troupes allemandes et enfin, en septembre 1940, à Bordeaux (Gironde).

Commissaire du 5ème arrondissement de Bordeaux, il fut nommé quelques mois après son arrivée sous-chef de la sûreté puis chef de la sûreté en septembre 1941, date à laquelle il se sépare de sa femme Paulette qui retourne vivre à Fontenay-le-Comte avec ses deux filles.

A ce poste peu envié à l'époque de l'occupation allemande, il n'hésita pas à contrecarrer les projets allemands qui lui parvenaient et à aider des officiers anglais, belges et français puis des israélites en quête de papiers d'état civil leur permettant ainsi d'atteindre la frontière espagnole ou africaine avec un maximum de sécurité.

Dès ce moment, l'aspirant d'infanterie Aubert, chef du service des réfugiés à la préfecture de Bordeaux, se retrouve avec Georges Bonnet, le révérend père Louis de Jabrun, Ould Abdallah et Paul Mamert. Ils mettent en place, entre autres, la ligne d'évasion de prisonniers nord-africains qui fonctionnera jusqu'au début de 1943, totalisant ainsi jusqu'à 1.700 passages.

Les enquêtes policières que les Allemands confiaient à Paul Mamert n'aboutissaient jamais lorsque des résistants étaient en cause. Il choisissait lui-même ses inspecteurs et organisait parmi ses collaborateurs la résistance aux demandes allemandes.

Paul Mamert était partout. Il évita plusieurs pièges de la Gestapo et notamment dans une affaire, "roula", lui par contre, la police allemande.

Voici les faits un individu, connu comme étant un mouchard, eut l'imprudence de se servir d'un revolver qui lui avait été remis par un sergent allemand. Aussitôt Paul Mamert l'arrêta et fit savoir qu'il pouvait être inquiété par les siens pour avoir emprunté une arme à feu. Le mouchard fut dès lors abandonné par ses corrupteurs. Entre temps, de savantes recherches opérées dans les appartements du mouchard avaient permis de découvrir des listes où figuraient une quarantaine de noms. Ces noms allaient être livrés à la Gestapo. Paul et ses amis détruisirent les listes. Ce jour-là, quarante Bordelais échappèrent à d'atroces tortures.

La Gestapo d'un côté, qui a soupçonné bientôt ses manoeuvres et Vichy de l'autre le révoquèrent de la police en août 1942.

Il ne quitta pas pour autant Bordeaux . Pour cela, il y prend avec son frère Raymond la gestion d'un café, place Saint-Projet (actuellement transformé en magasin de vêtements) pour y continuer son oeuvre de résistant. Dans la petite ruelle voisine au café, il adorait aller à la rencontre de la poissonnière pour y acheter des sardines d'Arcachon qu'il savourait sur une tartine de pain beurré. C'est la famille Béraud qui s'occupait des deux filles de Paul Mamert, lorsqu'elles venaient le voir à Bordeaux, puis de Paule Mamert, la fille de son frère Raymond.

Malheureusement, il était surveillé par la police allemande et les griffes nazies, puis, par les informateurs du commissaire Poinsot. L'Abwer, à Paris, l'ayant par ailleurs signalé comme faisant partie de la Résistance, le K.D.S. procède alors par le biais de la Gestapo à sa première arrestation dans son café Saint-Projet, le 7 janvier 1943 pour son appartenance à la Franc-Maçonnerie et son activité en faveur des forces alliées, mais pour des faits qui ne le concernaient pas. Il figurait comme "A.C" à l'effectif des agents du réseau "Jade-Amicol" que contrôlait le docteur Henry Cathay en qualité de "C.M" de 1ère classe sous le couvert du colonel Olivier (témoignage écrit d'Aix-en-Provence, le 14 novembre 1952 par ce même docteur).

Réseau Jade-Amicol.