Biographie.
Résistants honorés.
Marty Louis.




Plan de Site


Le bassin
d'Arcachon.
Le réseau
Jade-Amicol.

Rapport de Louis Marty au capitaine Dunois, F.F.C.I.
Documentation familiale de Raymond Marty.
Résistance à Arcachon d'André Giraud.
La guerre secrète d'Anthony Cave Brown

Croix de guerre
1914/1918
Citation à l'ordre
de la Brigade.
Médaille
de la
Résistance.
Croix de guerre
1939/1945
Citation à l'ordre
de la Division.

Citation à l'ordre de la Brigade:
"Agent de liaison d'un courage et d'un dévouement admirables. S'est dépensé sans compter pour maintenir la liaison avec sa compagnie, passant à plusieurs reprises, les 9, 10, 11 juin 1918 sous les feux de l'artillerie et des mitrailleuses ennemies."
Attribution de la croix de guerre 1914-1918, avec étoile de bronze."

Citation à l'ordre de la Division:
"Agent de renseignements du groupe Jade, dans la région de Bordeaux. Est arrivé, sur ordres, à diriger un réseau d'agents ayant réussi à s'introduire dans des réseaux de renseignements Allemands. Plusieurs de ses agents ont suivi soit en France, soit en Allemagne des stages de radio et ont pu fournir des rapports excessivement intéressants sur les organismes allemands auxquels ils appartenaient. Marty a pu faire un travail de double sous toute l'occupation sans jamais attirer l'attention sur lui et arriver à la Libération avec toute son équipe sans qu'aucune arrestation n'ait eu lieu. Agent de renseignements qui s'est révélé excessivement courageux dans la mission délicate dont il était chargé. A su diriger tout un groupe d'agents travaillant chez l'ennemi, réussissant à procurer des rapports du plus haut intérêt sur un grand nombre d'organisations allemandes de renseignements. Attribution de la croix de guerre 1939-1945, avec étoile d'argent."

Louis Marty, est né le 16 mars 1891 à Saint-André et Appelles. Il participe à la guerre de 14/18. Il fera l'objet d'une citation à l'ordre de la division, entraînant l'attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Proche du père Dieuzayde, il fréquente le foyer "Henri Bazire", 36 rue du Pont de la Mousque, à Bordeaux. Louis Marty menait, à Arcachon, une action syndicale au sein de la Confédération Françaises des Travailleurs Chrétiens. L'influence du père le conduisit à créer, sur Arcachon, un "Secrétariat du peuple". Les deux hommes se connaissent bien, il n'est donc pas étonnant que le père Dieuzayde, en mai 1940, demande à Louis Marty de lui fournir des renseignements sur le comportement de la population arcachonnaise et, plus particulièrement, sur les personnes prêtes de la collaboration.

Le père Dieuzayde, engagé dès le début dans la Résistance, recrute des agents de confiance pour le compte du colonel Ollivier, ancien officier du 2ème bureau. En décembre 1940, il propose à Louis Marty de faire du Renseignement et, sur son accord, le présente au colonel Ollivier. Dès lors, Louis Marty fera la chasse à toute information concernant l'organisation militaire et politique allemande. Son secteur: Biscarosse, Parentis, Sanguinet, Cazaux et même jusqu'à Dax.

De nombreux agents recueillaient les informations souhaitées; Doux, chef aiguilleur à la gare de Facture-Biganos, relevait tous les mouvements de trains ennemis, Antoine Estival, réfugié espagnol, indiquait l'emplacement des
blockhaus du mur de l'Atlantique, ainsi que leur puissance de feu.. En tout, une trentaine d'agents.

Fin 1941, Louis Marty, contre la volonté du colonel Ollivier est muté au service de Renseignements de Toulouse. Il apparaît qu'il travaillera à le fois au groupe Jade-Amicol et au sous-réseau Kléber, dans sa filial Vénus.

Louis Marty , toutefois, ne perd pas contact avec le colonel Olivier et poursuit la mission que celui-ci lui a confié, à savoir, "suivre dans les limites de son secteur l'activité de tous les mouvements de collaboration qui y existaient." Suivant ces directives, il réussira les infiltrations suivantes:

Entrée Mouvement. Responsable. Carte n°. Notes.
1941 Mouvement social révolutionnaire. Deloncle Eugène. 99.592
1942 Ligue française d'épuration,
d'Entraide sociale
et de Collaboration Europèenne.
Constantini Pierre. 111.772
1943 Agence Prima-Presse. Ferdonnet. 147 Prend le commandement du Groupe de Combat de l'Action nouvelle. N°102AG - Brigade 11 BA. Fait entrer dans ce groupe plusieurs membres du groupe Jade-Amicol: Le Métayer Francis, Perpezat Alain, Marty Raymond, Jaquerod Henri, Carlot André, Carlot Roger, Elissalde Robert, Daniel Marc, Collinet Jacques...
1944 Marketenderei.
Groupements d'achats Allemands.
Détache un de ses agents, André Bourliatoux pour surveiller les tractations des boutiquiers français.
Service de Renseignements
allemand.
Nommé "chef de secteur" sous le pseudo de "Dumas".

Louis Marty est entré à la section d'Arcachon de la Ligue française après la disparition du Mouvement Social Révolutionnaire. Cela avec l'accord du colonel Ollivier, du réseau Jade-Amicol. Il est nommé au triumvirat de la Ligue française, section d'Arcachon, au côté de Jacques Prévost, chef de la section d'Arcachon mais aussi agent de la Propaganda Staffel et délégué de Prima-Presse.

Louis Marty s'efforce de capter la confiance de Jacques Prévost. C'est ainsi qu'il est admis à l'agence Prima-Presse et se voit délivrer une carte de rédacteur.

Louis Marty apprend, qu'au sein de ce groupement, se mettaient en place des groupes d'action. En fin novembre il se voit porté au commandement du groupe 102 AG Brigade 11 BA avec mission d'en assurer toute l'organisation, le recrutement des éléments ce qui lui permettra d'incorporer 14 de ses agents, du groupe Jade-Amicol, avec l'accord de son chef, le colonel Ollivier.

Qu'entendait-on par "Groupe de Combat de l'Action Nouvelle"?
"L'armée de la Révolution, qui fait fi des tapageuses réunions, des défilés voyants, d'un verbiage inutile, mais qui agit dans l'action. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, doivent être employés à servir la patrie et préparer la Révolution Nationale, contre un passé pourri, ses créatures, ses bénéficiaires et ses héritiers, par une propagande qui doit être incessants et aussi intelligents pour atteindre le nombre par la sélection."

Prévost, en sa qualité de correspondant régional de l'agence Prima-Presse, avait la haute main sur toute cette organisation. C'est ainsi que les rapports de tous les chefs de groupe devaient lui être remis personnellement. On peut dire, pour conclure, que, bien que n'ayant pas donné de résultat, ces groupes de combat auraient pu avoir de graves conséquences sur l'avenir.

Toujours en relation avec Jacques Prévost, louis Marty voit ce dernier, en juin 1944, accepter des services de renseignements allemands, la mission de créer dans le secteur d'Arcachon, un réseau de renseignements. La défaite est là, la déroute allemande se précise. Mais l'Abwehr, la Gestapo et le SD veulent établir un système coordonné d'agents individuels et d'organisations clandestines allemandes et pro-allemandes. C'était ce qu'observait le colonel Dick Goldsmith White, chef du contre-espionnage du SHAEF en rédigeant sa note n°1. Pour lui, il était évident que les fonctionnaires de l'Abwehr, de la Gestapo et du SD allaient disparaître et ne pourraient être
arrêtés à l'arrivée des Alliés Disparus en laissant derrière eux un système d'espionnage et de sabotage opérationnel.

Prévost, couvert par Mr Gilbert, chef du service de renseignements allemand sur la côte Atlantique, va confier l'organisation de ce service à un docteur radiologue d'Arcachon, proche de la collaboration. Cet homme, sur indications d'agents de maîtrise travaillant avec Louis Marty, établit à l'encontre de ce dernier un dossier qu'il remet aux autorités allemandes. Le plus étonnant est que cet acte d'accusation met en cause, étrangement, Prévost, Gilbert et Marty accusés ensemble d'appartenir à l'Intelligence Service. Marty, de surcroît, se voit soupçonné de dérive communiste.

Nous sommes dans la semaine du 11 au 18 juin 1944, Jacques Prévost, accompagné de Monsieur Gilbert, se rend à Toulouse à l'Arbeitsansate Schaff. Ils y trouvent le rapport et découvrent les accusations portées contre eux et contre Louis Marty. Prévost en copiait les principaux points, comme suit:

Convoqué pour se justifier, Louis Marty démonte les accusations, les unes après les autres. Bien plus, renversant la situation il harcèle le délateur, démontrant qu'il n'a rien compris au travail d'organisation qui lui a été confié, et, pour cela, demande à s'occuper personnellement de la mise en place d'un service de renseignements allemand sur le bassin d'Arcachon. Prévost et Gilbert acceptent. Il restera à Louis Marty de faire avaliser sa décision par le colonel Ollivier qui accepta peut après.

Pensant possible un débarquement allié sur le bassin, les Allemands prévoyaient la collecte classique des informations: détail des uniformes, grades, couleurs, insignes d'identification, modèle des armes de toutes catégories, tanks, voitures, totems...

De plus, l'action d'information était prévue se poursuivre après la Libération; en faisant connaître l'état d'esprit de la population, la qualité de ses relations avec les troupes alliées, la situation économique, l'évolution des partis politiques...

De fait, une quinzaine de correspondants étaient en place ainsi que la filière permettant l'acheminement du courrier: Arcachon - Dax - Saint Jean Pied de Port - Espagne. Un exercice fut effectué le 27 juin 1944.

Par ailleurs, Jacques Collinet, membre du réseau Jade-Amicol, était détaché à l'école de radio allemande, à Toulouse, où il allait recevoir une formation le préparant au chiffrage des messages mais aussi, une mise en main des appareils à utiliser. Arrivé le 4 juillet 1944, dans les lieux, Jacques Collinet reviendra à Arcachon, le 5 août suivant équipé du matériel nécessaire et muni des instructions devant lui permettre de prendre contact avec Stuttgard le 19 août à 11h 10 et 23 heures.

Le 22 août 1944, les Allemands quittaient Arcachon. L'organisation du service de renseignements Allemand passait aussitôt sous le contrôle de la Sécurité Militaire Française de Bayonne.

L'infiltration était terminée.