Biographie.
Résistants honorés.
Dupuis Jacques.




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Eloge prononcée par M. Guy Chataigné, compagnon de déportation
lors de la remise de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur à Jacques Dupuis.

Les anciens déportés, les rescapés du système concentrationnaire nazi sont, chacun le sait, pétris de deuil, du deuil des innombrables camarades qu'ils ont laissés dans les camps, du deuil de ceux qui sont morts, trop rapidement, à leur retour, des suites de leur déportation.

De surcroît, il leur est trop fréquemment donné, hélas, d'entendre, voire de prononcer, l'éloge funèbre de ceux qui les quittent.

C'est dire combien, en cette circonstance, nous avons motif de trouver joie à voir notre camarade décoré pour ses mérites. Merci à toi, Jacques.

Cette cérémonie nous paraît d'autant plus utile qu'elle se situe en un moment où nul ne le contestera; la France paraît n'avoir jamais été autant malade de sa mémoire que maintenant. Et, au moment où certains tentent de nous faire croire que chaque Français porterait en lui un petit Papon, il nous paraît hautement salutaire et de salubrité morale de rappeler ce que fut, dans ce pays l'engagement de la jeunesse qui a été l'honneur de la France quand tant d'adultes courbaient la tête en bricolant la médiocrité de leur vie quotidienne.

Jacques Dupuis est né le 18 avril 1923, à Neuvic-sur-l'Isle, en Dordogne; mais il se tient pour un Libournais de coeur. Il a d'ailleurs vécu quelques années de son enfance à Libourne où il fut scolarisé à l'Ecole du Nord.

Son grand-père paternel fut directeur de l'octroi et du champ de foire, fonctions estimables en leur temps. Son oncle paternel, le commandant Dupuis, héros de la Grande Guerre et qui fut l'un des artisans de la sauvegarde du Port de Bordeaux, lors de la libération de cette ville, fut directeur de l'Ecole du Centre, à Libourne.

Jacques est issu d'un milieu ouvrier, modeste, son père est ouvrier métallurgiste à la S.T.A.M, à Mussidan; sa mère est mécanicienne en chaussures.

Il a conservé de son enfance le souvenir attendri d'une vie familiale équilibrée, sereine, heureuse.

Il passe son brevet élémentaire à Périgueux, en juin 1940.

Même en zone non occupée, en ces temps de guerre, la vie est difficile et Jacques devient ouvrier en chaussures chez Marbot-Bata.

En novembre 1942, les Allemands investissent la totalité du pays et, c'est là, à Périgueux où il est soigné pour un accident du travail, qu'il voit les premiers uniformes allemands. Ce garçon, qui n'a jamais accepté la honte de la défaite, l'humiliation de l'occupation, a, lui aussi, fait son choix.

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