Groupe "Aquitaine".
Résistance italienne.

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Italienne



Bordeaux, le 3 octobre 1945

Rapport:

L'italien Pistarino, Tino, né le 11 avril 1908, à Grognardo (Piémont), Italie, agissant avec le concours d'autres antifascistes italiens de la base sous-marine, dissimulèrent, pour les livrer à la Résistance française, des armes, des munitions et de l'essence.   

Déjà, Pistarino fournissait au colonel Abblard, par l'intermédiaire de l'ancien coureur cycliste Roger Lapébie, des renseignements sur ce qui se faisait à la base.

Au début du mois d'août 1944, avec son camarade Calo Ciro, ils cachèrent en plusieurs fois:  60 fûts de carburant et des caisses de munition pour mousquetons, à la base sous-marine de Bordeaux.

Un dépôt d'armes existait à Blanquefort, gardé par des antifascistes, lesquels étaient prévenus et devaient livrer ces armes aux résistants de Bordeaux, (10 jours avant la Libération).

Le lieutenant Lacour, alerté, ne prit pas possession du matériel et ce furent des maquisards de la Dordogne qui s'en emparèrent.

Pistarino et ses compagnons prirent alors contact avec l'état-major du groupe de combat "Aquitaine", le 23 août, et lui signala ce qu'ils avaient fait.

Une première expédition, sous les ordres des sous-lieutenants Gérard et Roger Beïs, du chef de section Lafourcade et conduits par Pistarino, réussit à enlever six cent litres d'essence.

Le lendemain de la Libération, le 29 août, une deuxième expédition fut envoyée pour récupérer le solde des 60 fûts de carburant, les 30 nourrices, les 4 caisses de munitions, des pièces de rechange  pour mitrailleuses et les fusils cachés.

Il y avait en outre à récupérer tout le stock d'armes (principalement des mousquetons), qui avaient été jetés dans le bassin à flots n°1, à faible distance du bord et par deux mètres seulement de profondeur d'eau. 

L'opération était facile et permettait d'armer tout le groupe "Aquitaine"; mais les services de la marine nationale avaient pris possession de la base, et les sentinelles en interdirent l'accès.

Une convention fut établie entre le marine et le groupe. Ce dernier recevrait l'autorisation de pénétrer dans la base et se chargerait des opérations d'enlèvement et de repêchage, moyennant la cession à la marine de 50% du matériel récupéré.

Malgré de nombreuses démarches l'autorisation ne fut jamais obtenue.

Un rapport fut alors adressé par le groupe "Aquitaine". L'état-major F.F.I., siégeant Cours du XXX juillet, avec un plan détaillé et repéré de l'emplacement où les armes italiennes avaient été submergées, dans le bassin n°1 des docks, et aussi d'un autre emplacement situé en aval du pont de pierre, prés de deuxième arche en venant de la Bastide, où deux camions d'armes avaient été noyés par les Allemands.

Le lieutenant Palustra du 4ème bureau de l'E.M. F.F.I. fut alors chargé de se mettre en rapport avec la marine pour opérer le repêchage des deux stocks d'armes.

Les scaphandres et le personnel furent arrêtés mais la marine ne donna jamais les autorisations demandées et l'état-major échoua tout comme avait échoué le groupe "Aquitaine", devant la carence et l'inertie des services de la marine.

Le 4ème bureau, lassé, finit par abandonner l'affaire.

Il paraît intéressant de savoir si la marine n'a jamais donné de suite aux nombreuses démarches faites auprès d'elle, pour profiter, seule, de cet armement ou, si, par une coupable négligence et un non moins coupable désintéressement,  des armes, si facilement récupérables à l'époque, sont aujourd'hui envasées et peut être perdues de ce fait